Henri Decoin signe une pépite méconnue du film noir français de l'immédiate après-guerre,
"Non coupable" s'inscrit dans une atmosphère de petite bourgade provinciale, avec ses notables hautains réunis chaque soir autour du billard ou de leur partie de cartes, dans des bistrots mal famés. On y croise aussi un brave toubib dévoué à ses patients, mais alcoolique et méprisé par ses pairs, interprété par un Michel Simon comme souvent très inspiré.
Mon enthousiasme tient sans doute - pour partie - au fait d'avoir découvert le film à l'aveugle.
Je ne savais rigoureusement rien à son sujet avant visionnage, de sorte que j'ai été séduit autant que surpris par son scénario bien construit, son héros imprévisible, et par sa conclusion cruellement ironique.
Peu de seconds rôles vraiment connus dans "Non coupable", mais on appréciera néanmoins les prestations de Jean Debucourt en policier perplexe, Georges Bréhat en journaliste aveuglé par sa quête de scoop, Robert Dalban en bistroquet avide, sans oublier Jany Holt en petite bonne femme dépassée.