Disons le tout de suite : Nos souvenirs ne manque pas de défauts. A commencer par les ficelles prévisibles du scénario, son twist attendu, et l'utilisation d'une métaphore métaphysique qui ne manque pas de lourdeur, finissant presque de donner à l'oeuvre un aspect beaucoup trop mielleux. Pour autant, faut-il passer à côté du dernier opus de Gus Van Sant ? Surement pas. D'abord parce que le casting, prometteur sur le papier, tient en grande partie ses promesses. Matthew McConaughey étonne dans un rôle moins extraverti qu'à l'accoutumée, celui d'un homme, Arthur, qui traverse le monde pour se rendre dans un haut lieu du suicide, une forêt étendue près du mont Fuji, au Japon. Le personnage de Takumi, campé par Ken Watanabe, est présent dans la forêt avec le même dessein et rencontrera Arthur. Un prétexte pour que ce dernier puisse se remémorer de sa vie avec Joan, sa femme (Naomi Watts), au travers de flashbacks plus ou moins pertinents.
Si l'on pardonne à ce film ses défauts, c'est avant tout grâce à la réalisation de Van Sant et aux plans fantastiques de cette forêt d'Aokigahara. Tantôt macabre, tantôt mélancolique, le lieu devient finalement prétexte à une mélancolie pénétrante et une forme de poésie mystique. Mention également à la bande originale réussie de ce long-métrage… S'il est dommage que la beauté esthétique du projet soit ternie par des facilités scénaristiques trop prégnantes, Nos souvenirs n'en reste pas moins un film dramatique efficace.