Nosferatu par Balou37530

Pour comprendre cette note, je me dois de faire une précision. Je n'ai pas encore vu tous les films de Nosferatu/Dracula dont Robert Eggers s'inspire hormis celui de Coppola. J'ai néanmoins lu le roman de Bram Stocker qui fait partis de mon top de la littérature. Cette note reflète donc mon opinion vis-à-vis des quatre films de Eggers.

Nosferatu est le film où Robert Eggers pousse les curseurs jusqu'au maximum.

Si je m'attarde sur l'esthétique du film, je pensais voir un film en noir et blanc. Je partais donc comme référence et comme point de comparaison son film The Lighthouse, qui est pour moi un des plus beaux films en noir et blanc que j'ai pu voir. Quelle fut ma surprise quand j'ai vu cette ambiance bleue nuit gothique d'une splendeur incroyable ! Robert Eggers a réussit a rendre la nuit a la fois belle et effrayante. Des scènes comme celle de la rivière avec nos trois personnages principaux qui se dirigent vers la demeure allemande de Nosferatu est magnifique. En revanche, ce sont bien les scènes en Transylvanie qui m'ont le plus marqués dans le cadre de la nuit. Pourtant, je dois le reconnaitre, si dans Nosferatu j'étais sous tension pendant les scènes de nuit, je l'ai été tout au long du film The LightHouse.

Si je m'attarde sur la technique du film, Nosferatu surpasse et de loin le film The Northmann qui était pour moi techniquement excellent. Il n'y a pas une scène dans Nosferatu où je me suis pas posé les questions "Comment il a fait pour faire cette scène ? " ou "Comment il a juste eu cette idée ?". Robert Eggers est un réalisateur qui soigne ses cadres mais dans Nosferatu il se surpasse. Il y a un point qui m'a le plus impressionné ce sont ses transitions qui sont juste exceptionnelles. Exemple : Thomas, dans le château, entre dans une pièce pour échapper au comte Orlok; Ellen sort de sa chambre au même moment attirer vers le Comte Orlok. Je pourrais citer de nombreuses scènes comme celle-ci qui montre toutes les idées et les capacités de Eggers.

Si je m'attarde sur les acteurs. Je reste toujours impressionné de voir comment des jeunes réalisateurs arrivent toujours à s'entourer d'acteurs de premier choix malgré le "peu" d'expérience. Nous avons un casting 3 étoiles ici, avec des seconds rôles qui n'en sont pas réellement. Je ne suis pas partisans de noter une performance d'un acteur pourtant, j'ai été impressionné par certains rôles où on peut voir les acteurs se donner corps et âme dans leurs personnages. Il est assez intéressant de voir le retournement de situation où les hommes, qui doivent protéger leurs familles, laissent peu à peu place aux femmes qui deviennent des personnages forts

Le Comte Orlok. Je ne dirais qu'une chose sur ce personnage : mon dieu comment je l'adore. Je ne retire en rien les différentes prestations de Oldman, de Lugosi ou de Lee mais Skarsgard les surpasse tous ! Tous donne un côté soit amusant, soit aristocratique ou dandy à Dracula mais Skarsgard se rapproche plus du Dracula de Stocker. Grand, déformé par ses cicatrices, sa moustache qui donne bien un côté transylvanien au Comte, sa façon de parler qui des fois me donnait l'impression d'entendre la langue noire du Mordor. Tout aller dans ce personnage. Il était à la fois effrayant, passionné, colérique et sensuel. Une des choses que j'ai le plus aimé se sont les sons qui l'entoure comme sa respiration ou encore le fait d'avaler le sang qui lui donne un côté très animal.

Si je m'attarde maintenant sur ce qui m'a un peu moins plu. Il y a pour moi des jump-scare qui sont inutiles et qui viennent rallonger la durée du film de façon inutile car on sait comment Robert Eggers va fonctionner. Je m'explique. Il y a une scène où Anna est dans le couloir après avoir couché ses filles. Il y a un moment assez tendre avec une musique réconfortante. Puis plus rien, un léger bruit qui vient enfermer Anna dans un silence angoissant. Quelques mouvements de caméra et nous tombons sur Ellen. Le jump-scare est inutile ici car on s'y attend tellement ! Robert Eggers depuis le début du film met en scène l'arrivée du Comte Orlok donc on sait que ça ne pouvait pas être lui où un autre personnage.

Les scènes dans le château sont malheureusement un copier coller de toutes les adaptations existantes. Je trouve que c'est la partie où Eggers a le moins de liberté et qu'il est obligé de suivre un peu le moule des autres adaptations. Chose que j'ai moins ressenti dans le reste du film où il arrive à apporter sa propre touche dans l'histoire et notamment dans les paysages urbains qui sont pour moi magnifique.

Dernier point, quelques raccords grossiers et inutiles. En réalité un seul m'a dérangé. Celui du Demeter. On apprend dans le film que le personnage de Friedrich a repris l'entreprise de son père et est maintenant batelier. Il y a le fameux passage du Demeter. On apprend que le Demeter est un bateau de Friedrich un peu à la débottée sans réelle raison. C'est logique mais cela n'apporte rien.

J'en fini enfin avec cette critique. Ceux qui auront le courage de la lire en entière verront les paroles d'un fan du travail d'Eggers. Je le rappel, je n'ai pas vu toutes les adaptations de cette œuvre. Je ne fais qu'un comparaison avec les œuvres de Eggers et Nosferatu vient de monter, je pense, à la seconde place de mon classement.