Ce petit malin d'Eggers nous pond un nouveau métrage super esthétisant, avec des plans fond d'écran pour écran 4k, mais toute cette poserie arty pouet, pouet, regarde-moi, je suis un petit génie, finit par desservir totalement l'histoire, notamment lorsque survient le fantastique qui semble souvent ridicule car n'étant pas rattaché à une base réaliste, c'est juste de l'imagerie de plus. Le monde réel n'ayant pas de tangibilité, les personnages dont le conte deviennent des artifices super iconisés, sans substance, sans existence.
De surcroit, pour encore faire son petit original Eggers fait durer outre mesure son récit, avec des arcs dont se contre-fichent (la famille d'accueil notamment), ses récits entrecroisés dilue l'avènement du conte, sa prise de possession et limite les acteurs principaux à faire des grimaces d'effrois, souvent risibles, avec la palme à la mère Lily-Rose Depp ou son mari Nicholas Hoult.
Enfin, cette histoire déjà connue, filmée plusieurs fois et décliné dans de multiples supports n'avait pas besoin d'être à ce point sur-expliquée, sur-signifié, le clippeur Eggers n'ayant peu confiance dans sa mise en scène et ses spectateurs colle des scènes multiples d'exposition narrative, avec Willem Dafoe, par exemple, qui annonce à la ronde comment vaincre le monstre par deux fois, ce qui sort une nouvelle fois du récit...
On attend les scènes clefs déjà vu ailleurs, bien mise en image, mais ternis par ces surcouches snobinardes...