Nosferatu (1922), réalisé par F.W. Murnau, est souvent salué comme le premier film d'horreur, mais ses origines troublées, notamment l'adaptation non autorisée du roman de Bram Stoker, ajoutent un contexte controversé à cette œuvre historique. Malgré son statut emblématique et son budget modeste, sa version restaurée met en lumière la faible qualité des images d'époque, qui peine à transmettre l'atmosphère terrifiante voulue. L'ouverture sur la légende sombre d'un village anglais, bien qu'intriguante, revient sans grande fluidité dans l'intrigue, amplifiant l'impression de lenteur et d'académisme du rythme narratif.
La réalisation, marquée par un montage rigide et une fidélité excessive au roman, ne parvient pas à dynamiser une intrigue qui aurait gagné à être condensée. Les effets spéciaux rudimentaires et le jeu théâtral des acteurs, notamment celui de Max Schreck en comte Orlok, manquent d'impact pour effrayer ou captiver. L'affrontement entre la malédiction et les personnages se perd dans des séquences souvent incohérentes, plongeant le spectateur dans un ballet de scènes interminables qui fatiguent plus qu'elles n'engagent. La progression vers les révélations finales rend difficile l'immersion dans le récit.
Enfin, l'évolution de l'histoire, qui relie les événements autour du mythe vampirique, peine à maintenir un équilibre entre le mystère et la tension. Les scènes finales qui ramènent les personnages au village du début, bien que prometteuses, souffrent de longueurs inutiles et d'une approche trop dramatique. Si Nosferatu préfigure certains éléments des films d'horreur modernes, sa technique ancienne et son récit surdéveloppé en font une expérience intéressante sur le plan historique, mais difficilement engageante pour un spectateur contemporain.
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