Première fois de ma vie que je quitte une salle de cinéma pendant une projection (même pour Le parc j'avais tenu, alors que c'était un calvaire, parce que le film était très court)et c'est devant un film d'un de mes cinéastes préférés, dont j'admire la filmographie. C'est le dernier qu'il me restait à voir. J'aime tous ses autres films et je considère Stalker, Le sacrifice et Solaris comme des chefs d'oeuvre. Je pensais donc avoir le bagage pour apprécier ce film ou au moins le voir jusqu'au bout. Mais là non, le charme n'a pas opéré, il n'y a pas eu la fascination ou l'état de transe créé par un Stalker (malgré sa durée) juste un ennui mortel et aucune implication. Comme l'esthétique en plus ne m'a pas paru marquante je me suis jamais intéressé au film. Dans tous ses autres films c'était extrêmement fort visuellement, en particulier Le miroir et Stalker. Là de l'heure 20 vue je ne retiens que 2 plans (Le héros seul entre deux murs avec Beethoveen à fond les manettes et des gouttes d'eau tombant dans 2 bouteilles de couleur différentes). Au bout de 20 minutes je me suis endormi alors que je n'étais pas fatigué, je me suis vite réveillé puis j'ai essayé de persévérer et j'ai subi encore plus ou moins 1 heure de film avant de partir (après la longue scène de dispute/monologue où la femme s'énerve). Le synopsis du film apprend plus de chose que l'heure 20 que j'ai vue. Même le lien entre le héros et la femme n'est pas clair (femme/maîtresse/soeur/collaboratrice?) il faut lire le résumé pour comprendre que c'est son interprète italienne (au moins dans Stalker qui est pas du genre explicite on savait quelle était la fonction de chacun des personnages), ce dont je ne vois pas l'intérêt puisque le héros russe se débrouille bien en italien et parle qu'italien tout au long du film. Je ne comprends pas non plus ce qu'il est venu faire en Italie et ce qu'il recherche. Je lis dans le résumé wikipedia que Domenico l'ermite lui confie une tâche originale, j'étais éveillé pendant cette rencontre, je n'ai pas eu l'impression qu'il lui confiait une tache ou une mission. A un moment je m'ennuyais tellement que je me suis mis à regarder les lèvres de l'actrice pendant qu'elle s'énervait (depuis le début je trouvais que quelque chose clochait) et j'ai constaté que ça ne collait absolument pas au son. Le son est bon mais la post-synchro lamentable comme si le film était doublé alors que c'était la version originale italienne. L'acteur est peut-être doublé en italien mais l'actrice est italienne et pourtant la post-synchro est ignoble (ou alors défaut du cinéma qui le projetait, le reflet Médicis). Après ce détail technique qui m'a quand même retenu pendant la longue scène de dispute, je suis parti. Je ne doute pas que la fin doit être marquante comme Tarkovski sait les faire (Stalker et Le miroir en tête), il y a peut être une scène de lévitation sublime comme dans quelqu'uns de ses autres films et je vois bien un miracle grandiose du style la bougie qui reste allumée sous l'eau puisque c'est annoncé dans la conversation entre le russe et l'ermite mais je n'ai pas eu le courage de rester jusqu'au bout pour voir ça. Je suis sans doute passé à côté de quelque chose, je devrais probablement retenter l'expérience dans quelques années mais là je me forçais à tenir et c'était une souffrance morale pour cause d'ennui mortel. Plus près d'Antonioni période L'avventura qui m'a aussi terriblement ennuyé que de Bergman que j'adore.