Comme beaucoup, j'avais suivi avec effarement l'embrasement de Notre-Dame, le 15 Avril 2019, et le film que propose Jean-Jacques Annaud a déjà un mérite ; de parler d'un évènement s'étant déroulé sur le sol français relativement rapidement, soit trois ans après les faits.
On sent le travail de recherches et de documentation assez important, car le film se vit comme une tragédie, car plus qu'un monument, c'est presque un signe de voir Notre-Dame brûler avec notamment la quête pour sauver la couronne d'épines. Du coup, je me sens un peu bête de ne pas avoir vu ça en salles, car le spectacle y est vraiment impressionnant, avec une multiplication des points de vues (notamment des archives) qui permettent des scènes en split-screen, et à un moment, même si on sait comment ça finit, le suspens est quand même là.
Avec ce miracle qui est qu'aucun des pompiers engagés n'a été blessé, malgré la fureur de l'incendie.
Du coup, ce qu'on peut reprocher à Jean-Jacques Annaud, à savoir la froideur, n'est pas vraiment à citer, car on craint pour la vie de ces pompiers, on rage contre les embouteillages XXL autour de Saint-Michel à 18h00, et c'est aussi et avant tout une glorification des pompiers, ce qui est rarement le cas dans le cinéma français alors que les Américains ont un grand respect pour les soldats du feu.
Annaud eu de la chance, car l'incendie a été énormément filmée, palliant à l'utilisation de figurants lors d'un tournage sous période Covid, mais il a permis d'inclure la réalité dans sa fiction, à l'image de la scène faisant intervenir le général des pompiers face à Emmanuel Macron, où l'utilisation de doublures est invisible. Une chose qui m'a plu, est la très bonne musique de Simon Franglen, qui a collaboré avec James Horner, et dont on entend ça et là des clins d'oeils.
Alors oui, on peut reprocher que certains plans soient parfois signifiants, comme le zoom sur l'extincteur, les poutres qui tombent partout sauf sur la statue de la Vierge Marie, ou cette scène limite gênante où la petite fille revient dans la cathédrale alors qu'elle est sur le point d'être fermée au début de l'incendie pour déposer une bougie entourée d'un élastique. Mais, à la façon dont Jean-Jacques Annaud tourne la progression de l'incendie, le courage des pompiers qui progressent de manière difficile, c'est clairement filmé et proposé comme un Miracle.