Il n'y a pas grand chose à reprocher au film d'Hany Abu-Assad, si ce n'est qu'on sait d'emblée qu'on ne s'en souviendra plus dans six mois. Et s'il nous éclaire sur la complexité de la situation en Cisjordanie, il ne possède pas la puissance cinématographique ou dramatique qui le rendrait inoubliable.
Malgré une première partie un peu lente, le film s'appuie sur une solide construction narrative, et sait apporter son lot de rebondissements à une intrigue assez simple. Soutenu par une mise en scène élégante et fluide, très efficace notamment dans les scènes de poursuite, Omar se suit sans ennui mais sans enthousiasme. Le parcours d'Omar, conditionné comme tant d'autres dans un esprit de lutte qui "va de soi", alors qu'il n'aspire qu'à épouser celle qu'il aime, est balisé dès le départ, et fermé dès qu'il empreinte des chemins de traverse. Cette sorte de fatalité, que l'on devine plus qu'elle ne s'exprime, aurait peut-être mérité un traitement plus lisible, donnant alors à Omar une puissance dramatique qu'il n'a pas.
Le casting, très juste, dominé par le charismatique [et très beau] Adam Bakri, lui-même soutenu par la très jolie Leem Lubany, donne chair à des personnages bien dessinés, complexes et plutôt loin des archétypes. C'est aussi l'une des qualités de ce film Palestinien plutôt efficace et parfaitement légitime.