Les chevaliers paysans de l'an Mil au lac de Paladru, c'est bien que quelqu'un en parle.
On Connait La Chanson est film original, dans la veine de son auteur : comme un nouveau roman écrit sur pellicule par un maître du genre, Alain Resnais et les Jacri à l'oeuvre.
Des tirades élégantes pour parler des sandwiches, d'appartement en appartement, de quiproquo en précisions, de proche en proches, de méduse en dépressions, les autres se rapprochent, parfois même trop (à un certain opposé de Le Goût des Autres), au risque de ne pas se voir vraiment à moins d'un choc. Ce serait plutôt le (dé)goût de soi qui est mis sur la scène dans ce long métrage, soi avec l'autre.
Cette façon particulière de proposer d'appréhender la parole d'un protagoniste dans le regard de celui qui reçoit sa parole.
Côté chansons, on appréciera, outre les choix étonnement judicieux de la bande originale et de leurs "interprètes", plus particulièrement Dussollier malade d'amour en garde républicain chanter Vertiges de l'Amour de Bashung ; Bacri "hypocondriaque" chantant Je n'suis pas bien portant de Ouvrard (qui sonne bien étrangement ce soir de janvier 2021), Arditi dans un fantastique "Ca (c'est vraiment toi) hm hm hm".
On retiendra aussi les modulations vocales d'Arditi et son "Monsieur Duveyrier" final et tonitruant.
Et ce moment tout particulier où finalement Nicolas déclare à Camille "je suis rassuré, je sais pas si je suis dépressif ou spasmophile mais je suis rassuré"...
"C'est un détail, mais j'veux pas qu'tu t'en ailles"
Nota du jour : le film résonne très étrangement ce soir