Valeur sûre du box-office depuis "La piscine" en 1969, Jacques Deray va beaucoup tourner au cours des deux décennies suivantes. Au milieu de ses diverses collaborations avec les deux vedettes françaises de l'époque, Delon et Belmondo, le réalisateur lyonnais signe en 1985 ce polar de bonne facture mais hélas un peu mou, assez bancal aussi avec quelques incohérences flagrantes.
D'autre part, "On ne meurt que deux fois" illustre la période sombre de Michel Audiard, qui dialogue ici son ultime long-métrage, lequel sortira peu après son décès.
Personnellement, je reste plutôt client de ce genre de polar urbain à la française, même si l'esprit général est finalement plus proche du drame psychologique, en particulier dans la seconde moitié. D'ailleurs j'ai nettement préféré la première partie, lorsque les personnages et le mystère se mettent en place progressivement, dans une atmosphère à la fois étrange et inquiétante.
Avec son titre digne d'un James Bond, "On ne meurt que deux fois" correspond tout à fait au genre de productions qui me rappellent mon enfance, à l'époque de Ciné Dimanche sur TF1, "deux films sinon rien!", avec le café Carte Noire...
Dans cette optique un peu nostalgique, on apprécie d'autant plus la ballade au cœur d'un Paris hivernal, filmé sous la neige, prestigieux décor d'un récit intrigant basé sur l'alchimie (vacillante) du tandem composé de Michel Serrault et Charlotte Rampling.
En prime, autour du couple franco-britannique gravite allègrement une poignée de seconds rôles sympathiques, encore méconnus à l'époque (Jean-Pierre Bacri, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Darmon...).