Ah ça c'est sûr qu'il ne paye pas de mine cet "Ondine" et qu'il faudrait presque un concours de circonstances pour qu'on se retrouve dans la situation de le voir. Pourtant, à mes yeux, c'est justement de cet air anodin et sans prétention qu' "Ondine" tire toute sa force. Pas de discours ostentatoire ni de folies scénaristiques, juste l'intelligence à savoir commencer dans le vif du sujet. En effet, si le charme de ce film repose avant tout sur ce bel univers d'île irlandaise isolée qui se pose ainsi à nous comme une douce destination, il ne faut pas en perdre de vue que Neil Jordan a su faire le nécessaire pour que l'on ait toujours une intrigue sous le nez comme un os à ronger. Finalement c'est presque un bon petit film à l'ancienne qu'on nous sert là, simple mais n'oubliant jamais qu'un film reste avant tout un moment de plaisir qu'on propose au spectateur. Ainsi, ai-je personnellement ressenti cet "Ondine" un petit peu comme le personnage éponyme du film a vécu son improbable escale : comme une parenthèse de fraîcheur au milieu du monde quotidien. Alors certes rien d'extraordinaire, mais au fond comment oser bouder un honnête film qui dispose de son brin de caractère et de charme alors que nous sommes en pleine période de vaches maigres ?