Only Lovers Left Alive fait partie de ces films qui me donnent envie de me blottir dans leur ambiance et d'être propulsée dans l'espace. Que ce soit pour la musique trip-hop funèbre et céleste, pour l'histoire planante à la sauce Jarmusch, pour les plans, ou encore pour les ralentis sur le déhanché de Tilda Swinton, j'aime, j'aime cette histoire de vampires isolés du reste du monde.
Ce que j'aime aussi c'est que Only Lovers Left Alive n'est pas un film de vampires sur leurs pouvoirs ou leur charme froid. Jarmusch se fout totalement de ça et Dieu merci ! Il nous donne seulement une histoire de deux amoureux qui s'aiment depuis des siècles. Ultra cultivés, ils connaissent tout et s'adaptent à leur époque en constatant qu'on ne va pas en s'améliorant (pollution, nouvelles maladies...). L'histoire est simple, mais Jarmusch (et Yorick Le Saux, directeur de la photo) font tout pour la sublimer ; les plans qui caressent les décors (l'appartement d'Adam, Détroit et Tanger), les costumes, l'éclairage, bref la photographie est sublime. Ajoutons une musique signée SQÜRL (le groupe de Monsieur Jarmusch), et l'ambiance est funèbrement parfaite ! Plusieurs fois, j'ai eu l'impression de me retrouver devant un tableau aux couleurs des natures mortes du XVIIème siècle.
On retrouve aussi des tonnes de références, à des compositeurs oubliés comme William Lawes, à des scientifiques, et ça c'est encore plus cool !
Le film est à prendre comme un tout, comme quelque chose qui t'enlace et qui te fait te sentir bien. Mets toi sous ta couverture, turn off the light, plonge dans ton écran, et apprécie la beauté sur laquelle tu planes.