Only Lovers Left Alive par Charlouille .
Début d’année 2014. Après une grande année 2013 jonchée de grands noms, voila la nouvelle oeuvre de Jim Jarmusch tant particulière que dérangeante. La poésie cinématographique de Jarmusch nous entraine dans les rues de Détroit et Tanger où deux êtres vivent dans l’ombre. Adam est un musicien déprimé et reclus chez lui, profondément déçu par les activités humaines. Eve quant à elle, à la fois énigmatique et positive, poursuit sa vie plongée dans ses livres et ses escapades nocturnes. Tout deux s’aiment depuis plusieurs siècles…
Only Lovers Left Alive est une ballade intense et riche au coeur de deux villes que Jarmusch magnifie avec génie. On se laisse porter de bout en bout par l’errance puissante qu’offrent les plans somptueux et l’interprétation excellente. Jarmusch ouvre son film sur une boucle, un cycle défini et non indéfini, un vinyle, qu’il joint aux plans aériens sur nos deux vampires. Depuis des siècles les deux êtres vivent au milieu des cultures qui se succèdent, au milieu de générations de "zombies" qui naissent et s’éteignent. Tilda Swinton et Tom Hiddleston crèvent littéralement l’écran. Jarmusch fait de Tilda Swinton sa muse, une créature céleste se baladant dans les rues désertes d’un monde absent. Elle est douce et pure alors qu’Adam est un être tourmenté qui trouve sa magnificence dans la musique et la perdition de l’âme. Les deux noms, qui pourrait paraître clichés, sont en fait les symboles parfaits de deux êtres aimantés l’un à l’autre qu’un serpent veut perturber. Ce serpent c’est la petite soeur d’Eve. Elle est un venin aux cerveaux de nos deux personnages. Mais cet élément ne déclenche rien d’impressionnant si ce n’est le départ à Tanger d’Adam et Eve. Un cycle qui se répète.
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