J'ai toujours été fasciné par le concept des soldats japonais "restants". Ces hommes qui, ignorant la fin de guerre, ont continué à défendre coûte que coûte des îles isolées du Pacifique. Parfois des années, voire des décennies après 1945.
Hiro Onoda est l'un des plus célèbres, et l'un des derniers à s'être rendu, après 30 ans passés dans la jungle ! Comment a-t-il pu tenir aussi longtemps ? Que lui est-il passé par la tête pendant toutes ces années ? Et à sa reddition ?
Le film d'Arthur Harari répond en partie à ces questions, et en soulève d'autres.
Outre cet excellent sujet, il faut saluer l'audace de tourner un film français... en japonais (!). Et en décors naturels (scènes filmées au Cambodge). Décors qui d'ailleurs apporte beaucoup à l'ensemble. Filmée avec une lumière qui parait elle-aussi naturelle, la jungle est sublime. Présentant tout autant des allures de paradis isolé irréel, que de prison mentale.
Et au sein de cet environnement, le récit de "Onoda" se centre à fond sur la psyché de ce soldat et de ses compagnons. Expliquant comme Onoda a pu construire cette mentalité de guérillero jusqu'au-boutiste, parvenant à embrigader quelques comparses. Des thématiques telles que le leadership, l'honneur, ou le doute (voire le complotisme ?) seront ainsi abordées, souvent avec finesse.
Bien qu'il dure 2h45, le film n'est aucunement ennuyeux. Certes c'est lent. Mais c'est très bien joué, tandis que la richesse des thèmes et l'horreur de la situation ne nous fait jamais décrocher. Avec en prime un montage qui manie bien l'art de l'ellipse.
Si vous cherchez une oeuvre originale sur la Guerre du Pacifique, vous l'avez !