De Dante Lam je n'ai apprécié que son génial et déjanté Jiang-Hu : The Triad Zone, décalé et magnifiquement interprété par le duo Tony Leung Ka-Fai, Sandra Ng. Sorti de cette remarquable tentative autre, il faut bien avouer que son cinéma se cantonne à faire du sous Johnnie To ou du Ringo Lam du pauvre, sans que ce dernier terme ne soit péjoratif pour les pauvres...
Avec cet Operation Mekong, il s'attèle à concocter un film d'action testostéroné qui va vous faire voir ce que les réalisateurs Hongkongais sont capables de faire dans le registre du blockbuster à l'Hollywoodienne. Manque de bol, même s'il faut lui reconnaître un certain talent pour mettre en image les jolies chorégraphies de Stephen Tung Wai, et tous les artifices balistiques qui vont avec, il ne parvient jamais à atteindre l'essentiel, c'est à dire magnifier ces moments de pause entre deux tirs qui vous élève une œuvre, un plan d'hélicoptère sur l'air de La Chevauchée Des Walkyries ou d'un Brando en nouveau roi de la jungle vaudra toujours mieux que dix plans de fusillades ou explosions ou du moins permettra-t'il d'apporter de l'épaisseur à tout argumentaire.
Les personnages quant à eux sont maladroitement balancés dans un joyeux foutoir où l'on finit par ne plus savoir qui est qui et qui fait quoi. Les acteurs sont assez anecdotiques sans être trop cabotins et leur jeu s'avère rapidement limité.
Reste une belle photographie lors des scènes dans la jungle Birmane et une volonté d'essayer d'en montrer, et souvent d'y parvenir dans des scènes de gunfights plutôt réussies. Un film qui ne marquera en tout cas, certainement pas le renouveau du grand cinéma d'action Hongkongais.