Il fallait bien un grand film pour aborder l'une des plus fascinantes et terrifiantes invention de l'humanité, et assurément Oppenheimer est un grand film.
D'un foisonnement et d'une densité incroyable, Oppenheimer est bien plus qu'un simple biopic. Prenant le temps d'aborder l'aspect scientifique de la conception de la bombe mais aussi le contexte sociopolitique étatsunien et mondial, Nolan ne se contente pas de dépeindre le personnage d'Oppenheimer, ce qui permet de dérouler plusieurs scénarios en un.
Oppenheimer parlons en, personnage central, remarquablement porté à l'écran par Cillian Murphy (le reste du casting 5 étoiles n'étant pas en reste sur la qualité de l'interprétation), son ambivalence et ses contradictions face à son invention sont remarquablement traduites à l'écran, et c'est peut-être là le plus grand tour de force de Nolan, nous permettre de sonder l'âme et la nature humaine, dans ce qu'elle a de plus terrible.
Car tout le film porte un même message, l'Homme est d'une nature profondément auto destructrice, Nolan assume sa réflexion au bout dans un final glaçant, comme une prophétie, l'Homme court à sa propre destruction. Un coup de poing qu'il nous réserve pour la toute fin, comme bien souvent dans ses films.
On retrouve d'ailleurs tout ce qui fait la pate de Nolan : des flashbacks qui en s'entrecroisant, vont peu à peu prendre tout leur sens et densifier l'histoire, des détails (une petite phrase prononcée) qui prennent un tout autre sens bien plus tard, ... Nolan arrive à ménager le suspense alors même que l'on connait l'histoire.
Remarquablement interprété, mené d'une main de maître par un Nolan qui arrive à rester clair dans un scénario incroyablement dense, après le décevant Tenet, le britannique nous rappelle qu'il est un des plus grands réalisateurs/scénaristes du 7ème art.