Dans un futur proche, Alex dirige une bande de voyous adeptes des virées "ultra-violentes" où les agressions diverses sont légions. Mais un retournement de situation va faire du jeune homme le sujet d'une étrange thérapie expérimentale...
"A Clockwork Orange" fit grand bruit à l'époque, marquant son public avec nudité et violence à foison. Si depuis 1972, on a vu bien pire à l'écran, le film n'en reste pas moins déstabilisant encore aujourd'hui. Stanley Kubrick parvient en effet à instaurer un climat malsain et dérangeant avec moult effets. On relève le jeu très théâtral des acteurs, dont Malcolm McDowell (et son mélange d'argot futuriste et d'anglais classique) excellent en jeune dérangé qui va passer à la moulinette de systèmes politiques. L'utilisation étonnante de musique de Beethoven, aussi bien dans l'intrigue que dans des scènes inquiétantes ou violentes. Les angles et mouvements de caméra soigneusement choisis, tantôt proches de la peinture classique, tantôt très baroques. El le design des décors et costumes, qui mélange style des 70's et vision futuriste volontairement peu réaliste. Alors que ce dernier point aurait pu faire vieillir l'ensemble, il lui donne au contraire une touche très personnalisée et unique ! Sans oublier le scénario, d'une intelligence et d'un cynisme redoutable. Commençant par une satyre sociale, l'intrigue enchaîne en effet sur une critique politique acerbe où tout le monde tentera de profiter de notre anti-héros.
Bref, Kubrick signe encore un grand film immanquable, que tout le n'appréciera pas vu sa dureté et sa forme, mais qui demeure à voir.