Drôle d'impression ressentie devant cette « Orpheline ». D'un côté, difficile de vous écrire que j'ai pris beaucoup de plaisir durant 105 minutes, encore moins que j'ai été très ému devant ce portrait au long cours, aussi bien dû à la mise en scène sèche d'Arnaud des Pallières qu'une héroïne ne permettant pas vraiment de sympathie et encore moins d'identification, sans oublier quelques trous assez étonnants dans le scénario (quid de la disparition puis de la mort des deux partenaires de jeux de Kiki?).
De l'autre, au départ déconcertant, pour ne pas dire peu convaincant, ce choix de conter à rebours le parcours chaotique de cette jeune femme pas épargnée par la vie en choisissant quatre actrices physiquement très différentes se révèle intéressant pour dévoiler les différentes facettes du personnage, le quatuor Adèle Haenel - Adèle Exarchopoulos - Solène Rigot - Véga Cuzytek (notamment la troisième, quoique beaucoup trop âgée pour le rôle) s'avérant constamment judicieux et extrêmement convaincant, bien entouré de seconds rôles souvent bien choisis (la divine Gemma Arterton en tête).
Alors oui, c'est parfois un peu misérabiliste et vous dire que je me suis totalement retrouvé dans cette approche cinématographique serait mentir, mais il y a une volonté de raconter une histoire différemment et une réelle audace dans cette approche, finalement assez pertinente pour nous éclairer sur la personnalité complexe de la jeune femme. Intéressant, à défaut être enthousiasmant.