Journal intime de Hubert : ma mission en Afrique noire

Quel bonheur de me revoir enfin à l'écran plus de 10 ans après.
Evidemment, ma note n'est pas objective mais comment pourrais-je me sous-évaluer ? Allons cela n'a pas de sens !
D'autant plus que je suis très bon dans mon rôle. Je n'ai pas pris une ride et je porte seul le film sur mes épaules.


Rentrons de suite dans le vif du sujet: mon collègue OSS 1001 est jeune et beau, cela m'agace mais je suis forcé de l'admettre, je ne suis plus tout jeune et il amène de la modernité.
Malgré ce portrait intéressant, et une dualité entre nous qui aurait pu être intéressante, il n'en est rien. Cette façon de toujours vouloir me rabaisser m'exaspère. Mes passages à ses côtés sont affligeants, et ne servent à rien d'autre que de ralentir le rythme du film.
C'est tout juste si cela donne envie de rire quand je suis avec lui, et il faut bien le dire, par moments je me suis senti uniquement bon à faire avancer une intrigue digne de certaines comédies populaires françaises que je considère peu.
Pourtant le topo que m'a présenté Armand me semblait intéressant : une multitude de forces résistantes, un grand nombre d'intervenants, quelque chose de complexe en somme. Et c'est ce que j'aime. Finalement, ce n'est pas vraiment cela, et si c'est pour tomber dans une trame trop simpliste, enlevant le côté si rebondissant et rythmé de mes deux premières aventures et bien c'est bien simple : cela ne m'intéresse pas.


Je ne suis plus tout jeune et mes interactions ne sont plus aussi pointues qu'avant, et je pense même que je commence à avoir une vilaine manie à radoter.
Tiens, et je me remets beaucoup trop en question également, il va falloir changer cela!


S'il y a tout de même une chose dont je suis fier, c'est que malgré les changements de mentalité que ma société connaît depuis mon dernier opus, je n'hésite pas à me montrer tranchant. Ces nouvelles méthodes du monde modernes ne m'intéressent pas, et elles ne fonctionnent pas. La seule méthode efficace, c'est la méthode OSS 117, n'en déplait à certains.


Je suis très bon dans ma première heure, j'ai à cœur de percer l'écran d'entrée de jeu et c'est chose réussie. Ensuite, j'ai un peu tendance à me laisser endormir, mais lorsque je revois Zéphyrine, je me sens tout émoustillé et je repars de plus belle ! Ah décidément, Quelle femme celle-là !


Je suis toujours cocasse, je garde mon esprit enfantin et ma gestuelle est parfaite. J'espère et je pense avoir tout de même réussi à rendre quelques répliques cultes. Evidemment, on me fait encore remarquer à nouveau que je suis raciste, voire même sexiste. A la bonne heure, je ne fais que défendre les valeurs de la France, et pas n'importe laquelle, mais celle du général De Gaulle.


Finalement, je donne à mon public ce qu'il a envie de voir; un prolongement logique de mes premières aventures, certes de façon différente notamment sur la manière de me filmer, mais l'idée est là. Je fais rire, beaucoup même et à de nombreux passages. N'est-ce pas le plus en important finalement ? En espérant tout de même que cela fasse toujours le même effet!


Pour résumer, heureusement que je suis là pour faire briller le film à travers mon interprétation impeccable pour le rôle, et désoler encore pour ces 30 longues minutes au côté d'OSS 1001...


Oss 117, pour vous servir.

Bramard
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Vus en 2021, 2021 au cinéma (si si, ça existe toujours), Les meilleurs films français de 2021 et Les meilleurs films de 2021

Créée

le 3 août 2021

Critique lue 706 fois

18 j'aime

4 commentaires

Bramard

Écrit par

Critique lue 706 fois

18
4

D'autres avis sur OSS 117 - Alerte rouge en Afrique noire

OSS 117 - Alerte rouge en Afrique noire
Grimault_
3

Le temps béni des colonies

Faire une suite à un diptyque désormais culte a tout du projet casse-gueule. D’autant que Michel Hazanavicius est parti et que c’est Nicolas Bedos aux commandes. Certes, ce dernier a fait ses preuves...

le 4 août 2021

121 j'aime

20

OSS 117 - Alerte rouge en Afrique noire
Moizi
4

Cette fois il se contient ! (ça tourne mal)

Je ne sais pas trop quoi penser de ce troisième volet d'OSS 117... les deux précédents étaient les seuls films de Michel Hazabidus que j'aimais bien et la reprise de la franchise sans lui, avec un...

le 7 août 2021

83 j'aime

1

Du même critique

Chernobyl
Bramard
9

Immersion dans l'ère Soviétique

Ce qui m'a frappé d'entrée de jeu chez Chernobyl, ce sont les décors et la reproduction de l'ambiance. Malgré des acteurs non russophones, tout y est pour nous plonger dans l'ambiance, qui a...

le 3 mai 2020

14 j'aime

2

Été 85
Bramard
6

Rattraper la vitesse, ne faire plus qu’un avec elle

Pour rendre un hommage à Fight Club, je dirais que la rencontre de David par Alexis, c’est un peu comme la rencontre avec Tyler Durden. David incarne une liberté et une insouciance de vie que ne...

le 8 juil. 2020

6 j'aime

8

Have a Good Trip : un voyage psychédélique
Bramard
8

La drogue c'est mal m'voyez ! (Ou pas, ça dépend)

Pour une fois dans un documentaire qui vise à toucher un large public, les psychédéliques ne sont pas diabolisés, et sans pour autant les encenser, on vient les démystifier en donnant au spectateur...

le 22 mai 2020

6 j'aime