Label provoc
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le 4 août 2021
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Là, j'ai fait quelque chose que je m'interdis avant d'écrire un commentaire sur un film ou un livre. J'ai juste vu les notes de mes éclaireurs sans lire leurs critiques. Mes aïeux, je sens que je vais être encore une fois en putain de décalage ! Je lirai avec plaisir les critiques après.
Eh bien oui, j'ai bien aimé. Désolé.
Bon, les deux premiers opus étaient vraiment excellents, ce troisième va se trouver en léger retrait mais, quand même, je me suis bien amusé. J'avais un peu peur que le ton s'émousse mais non.
Cet humour décalé qui n'est pas burlesque (car je n'aimerais alors pas) mais qui appelle un sérieux second degré voire un troisième degré, me plait beaucoup.
Au premier degré, le héros est un con, fat et beauf qui se prend les pieds dans le tapis inconsciemment, pétri de préjugés "clichés" habituels ou lié à l'éducation. Au second, on peut penser que c'est de la fausse provocation car elle finit toujours par se retourner immanquablement contre l'envoyeur. Mais au troisième degré, on peut analyser cet humour comme une stigmatisation des comportements racistes ou bornés. Un peu le style "Charlie", toutes proportions gardées.
C'est le même scénariste Jean-François Halin qui officie à nouveau dans ce film comme dans les deux premiers OSS117.
Une chose est sûre c'est qu'il s'inspire des aventures de Jean Bruce mais en transforme radicalement la tonalité car pour qui a déjà lu quelques OSS117, les romans originaux étaient hyper sérieux avec un héros qui ne rigolait pas souvent. D'ailleurs, chaque fois qu'il m'est passé un de ces polars dans les mains, je me faisais la réflexion, qu'à part le titre, ça ne valait pas tripette.
Ben, justement le titre du film ! À première vue, j'ai l'impression qu'il ne correspond à aucun roman, ce qui n'est pas étonnant. Mais quelle classe dans cette opposition des termes qui résume en quelque sorte une des problématiques de l'Afrique post coloniale. Et puis, situer l'action début 1981 est plutôt bien vu avec un Dujardin se situant du côté VGE avec une double mise en perspective : la peur panique de l'arrivée de la gauche au pouvoir et les relations privilégiées de VGE avec un chef d'état africain qui s'était fait sacrer empereur …
Le jeu de Dujardin dont je ne cesse de penser qu'il est certainement un des acteurs les plus en vue de notre cinéma national actuel. Le film l'oppose au jeune Pierre Niney, OSS 1001 : la vieille garde costume cravate et cheveux courts (avec les blagues potaches de la main aux fesses des collaboratrices) face à la jeunesse montante intrépide, décontractée, débraillée et sans complexes (mais qui ne se risque pas au manque de respect vis-à-vis des dames).
Mais cette opposition est trop simple pour JF Halin : Dujardin est devenu un vrai geek alors que le jeune 1001 est nul en informatique. Et puis, le plus beau c'est qu'OSS117 vit sur son souvenir de séducteur impénitent auprès des femmes mais connait une peu glorieuse panne au lit alors qu'OSS1001 emporte la manche haut la main, le lendemain avec la même femme.
Une scène hilarante me revient après la fameuse panne au lit : plus tard, dans la nuit, Dujardin se réveille avec un drap en voute monstrueuse … J'étais mort de rire … Bon, au fond, ce ne doit pas être vraiment rigolo…
Un mot de Fatou N'Diaye. C'est une actrice que je ne connais pas bien mais je me souviens l'avoir beaucoup appréciée dans un téléfilm "Fatou la malienne" que j'aimerais bien trouver d'ailleurs. Ici, elle a une belle présence en épouse du président mais aussi en chef des rebelles. C'est toutefois un des points où le scénario aurait pu lui réserver une place un peu plus importante.
Pour finir, j'ai bien aimé la mise en scène de Nicolas Bedos, un peu clinquante mais finalement efficace avec ces mouvements de caméra incessants permettant de mettre en valeur un acteur en le faisant se déplacer dans un décor qui devient mobile. La parodie commence bien entendu avec le générique et la bande son qui me parait bien adaptée au style des années 80 (et à certains films de James Bond comme Gold finger) .
Oui, je confirme que j'ai bien aimé ce premier visionnage. Même s'il est en léger retrait par rapport aux deux autres opus. J'avais mis 8 au "Caire, nid d'espions". Là, je vais mettre 7 …
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Créée
le 4 janv. 2023
Modifiée
le 4 janv. 2023
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