Sincèrement, je pensais me régaler en revoyant ce premier « OSS 117 », persuadé que je l'avais vu trop jeune et n'avais pas su saisir toutes les qualités du film. « Malheureusement », en définitive le ressenti s'est révélé être très proche du premier : positif, à défaut d'être enthousiasmant. À moins que ce ne soit l'effet de surprise disparu ? Possible. Toujours est-il que je n'ai pas autant ri que je ne l'aurais imaginé, les dialogues, aussi savoureux soient-ils, n'ayant pas autant de force, notamment subversives, que prévu, tout en offrant certaines répliques et scènes devenues presque cultes.
J'étais même à deux doigts de trouver ça un peu poussif, la faut peut-être à deux personnages féminins au réel potentiel trop partiellement exploités, Aure Atika faisant nettement plus « local » que Bérénice Bejo (bien qu'elles ne soient pas plus égyptiennes l'une que l'autre). Ce que réussit admirablement Michel Hazanavicius, c'est sa mise en scène. Habile, élégante, récréant parfaitement l'ambiance de l'époque (contexte historique compris), appuyé par la splendide photographie de Guillaume Schiffman et des décors intérieurs comme extérieurs réjouissants, sans oublier une bande-originale constamment inspirée.
Enfin, si Jean Dujardin n'était pas forcément un choix évident à la base, celui-ci s'est imposé comme le seul et unique interprète possible d'Hubert Bonnisseur de la Bath : il est exceptionnel dans ce rôle plus complexe qu'il n'y paraît, magistral de bêtise satisfaite, entre grande élégance et machisme absolu. Plusieurs scènes sont restées à la postérité. Bref, à défaut de la jubilation espérée, une comédie à des années-lumières de ses rivales, ayant « créé » un héros mythique bien plus réjouissant que l'original, qui trouvera son paroxysme trois ans plus tard dans « Rio ne répond plus ».