Dernier train pour un Nocturne
1942: Anne Frank alors cachée avec sa famille à Amsterdam écrit son journal qu’elle dédie à Kitty, une amie imaginaire.
De nos jours, Kitty reprend vie au musée Anne Frank et y vole le célèbre journal. La police est sans dessus dessous pour les retrouver mais un autre convoi suscite leur attention.
Le voici donc ce retour de Ari Folman l’enchanteur de l’animation réelle. En traitant un sujet familièrement cher à son cœur, la déportation juive, on pouvait s’attendre à un électrochoc. Pas de secousse mais un autre message fort.
Le style Folman est marqué dès l’entame avec la « naissance » de Kitty qui va être l’héroïne invisible malgré elle de cette évocation. Une première partie où l’on a un peu de mal parfois à détecter le réel de l’imaginaire et où le présent semble une sorte d’illusion perdue. Mais la réalité nous rattrape dès la relation entre Anne et son amie d’une part mais surtout par la représentation du cauchemar par Folman qui en assimilant une célèbre saga seigneuriale va transformer la quête de l’anneau en une quête de liberté.
Cette liberté ne sera je vous rassure pas une réécriture de l’issue connue d’Anne Franck mais bien une seconde chance offerte aux occupants de ce convoi qui, à l’opposé de Anne ont déjà connu l’enfer et cherchent un chez-soi.
On peut légitimement trouver naïf le paradoxe entre ces deux exodes mais l’hommage final de Folman expliquant le pourquoi du film et une ultime disparition forte prouvent que les souvenirs, quels qu’ils soient, sont immortels et indélébiles.
L’animation est toujours magnifique et les notes de Chopin résonnent encore dans nos cœurs.
Se laisse donc tout à fait voir.