Panic Room par Francis Janvier
Je ne mâcherai pas mes mots : Panic Room est l'un des meilleurs thriller psychologique en huis-clos jamais fait (de ceux que j'ai vu du moins). C'est en grande partie dû au talent presque inégalable de Fincher pour construire des histoires, et je dis bien "construire" et non pas "raconter". Ce qui frappe dans Panic Room, c'est ce sens acharné du détail, rien n'est laissé au hasard ; tous les objets, toutes les pièces, tous les personnages, tous les événements, aussi banals fussent-ils, ont leur propre utilité tôt ou tard, mais tout est posé de façon assez subtile pour que le film ne soit tout de même pas prévisible. Et encore, même après moult visionnages, je me laisse toujours autant surprendre, la tension et l'ambiance sont les mêmes. Ce qui surprend encore plus, c'est à quel point le film est dynamique pour un huis-clos, à quel point Fincher arrive à créer un sacré bon nombres de péripéties toutes aussi tendues les unes que les autres malgré l'espace très réduit et le pitch de départ plutôt banal : des criminels qui tentent de percer une chambre forte. Et le tout, bien sûr, est servi par un excellent casting (même la jeune Kristen Stewart est surprenamment pas si mal, comme quoi être dirigée par un bon réalisateur ça change tout... mais c'est surtout Forrest Whitaker qui est sublime) et une photographie sans faille (ces délires de caméra qui passe à travers les plafonds et les serrures, c'est juste génial). Par contre, à la minute où Jodie Foster se retrouve à l'extérieur de la chambre forte, avec le flingue, ça devient un gros gâchis scénaristique pas cohérent du tout, c'est bien dommage. Pourquoi elle a pas juste pété toutes les caméras pour pouvoir sortir chercher de l'aide ? Après ça les "mais pourquoi ???" s'accumulent et on a l'impression que David Fincher en avait juste marre de s'acharner autant sur un film de commande.