J'ai une tendresse particulière pour ces films des longs après-midi pluvieux de vacances qui se voient et se revoient indéfiniment avec le même plaisir enfantin et ému.
Coincé sous des torrents d'eau dans la plus jolie campagne de France, rien de tel que le soleil de Guyane pour vous redonner le moral devant les péripéties d'un de ses plus célèbres bagnards...
Henri Charrière fut emprisonné dans les années trente et quarante, de sa vie carcérale, de ses évasions et de diverses aventures arrivées à lui et à divers camarades passés et présents, il fera en 1969 un livre qu'un éditeur peu scrupuleux présentera comme le récit véridique de ses années de prisonnier.
Le prodigieux succès du livre à travers le monde entraîne très vite une adaptation hollywoodienne de luxe avec un casting de haut vol. Après un projet de Polanski avec notre Bébel national ou Warren Beatty dans le rôle principal Franklin J. Schaffner reprend les rênes et propose la rencontre de deux types d'acteurs : Steve McQueen c'est à dire la classe nonchalante fait homme qui s'essaie à un rôle plus habité qu'à l'ordinaire et Dustin Hoffman, la nouvelle vague de l'Actor Studio au jeu plus compliqué.
Schaffner, c'est un réalisateur attachant qui n'a pas du réaliser quinze films dans sa carrière, mais que vous connaissez au moins pour la planète des singes ou son biopic sur Patton, un type qui connait son métier, donc, avec même une petite touche personnelle en plus.
Pour adapter le bouquin, on prend Dalton Trumbo, ce qui fait que sur un sujet pareil, faudra pas trop s'attendre à de la dentelle, mais c'est efficace tout de même, et c'est déjà beaucoup.
Alors il y a de la sueur, de la volonté forcené, de l'amitié plus ou moins franche et virile, tous les désagréments du monde et une petite pincée de film de survie. Je ne sais pas comment je fais, mais à chaque vision, c'est pareil, je me laisse prendre et je plonge dedans.