Evidemment limitée par son statut de comédie française grand public, "Parents d'élèves" n'en demeure pas moins une jolie surprise bien sympathique, surtout en ces temps de disette dans la programmation de nos salles obscures.
Certes, il s'agit avant tout d'une rom'com', et il faudra donc accepter une certaine dose de guimauve - une dose raisonnable en fait, surtout concentrée dans l'ultime séquence, volontairement too much et finalement assez rigolote.
Dans le même ordre d'idée, la présence massive de gamins pouvait laisser craindre un humour un peu gnangnan, mais il n'en est rien, les dialogues bénéficient d'un soin remarquable, le film recelant nombre de punchlines gentiment trash et immorales, et quelques références "adultes" de bon aloi ("Ca va quoi, les gosses il les a pas non plus ligotés puis jetés dans la Vologne!").
Honnêtement, j'ai souri et pouffé fréquemment devant les pitreries de cette bande de bras cassés, en déplorant seulement une certaine lourdeur contre-productive au niveau de la caricature, quelques parents d'élèves étant inutilement "chargés", comme le père macho (Samir Guesmi) où la maman azimutée (Emmanuelle Bourgerol), par ailleurs plutôt drôles.
La réalisatrice Noémie Saglio aura donc justifié la confiance que je lui ai porté en allant voir son quatrième long-métrage, simplement sur la foi de ses productions précédentes, qui avaient su me séduire un minimum, à savoir la série "Plan coeur" (la saison 1 uniquement) et le film "Toute première fois".
Saglio s'appuie intelligemment sur un casting bien ciblé, à commencer par Vincent Dedienne, dont le naturel, la tchatche et le charisme atypique font merveille, aux côtés d'une Camelia Jordana beaucoup plus discrète, mais crédible en jeune instit' sexy, investie dans sa mission mais un peu coincée (la comédienne semble avoir pris beaucoup de poids, mais je trouve que ça lui va bien).
Autour de ce couple central, auquel chacun pourra facilement s'identifier, gravitent une foule de seconds rôles gratinés, à l'image d'Alix Poisson, Anne Charrier ou encore Emilie Gavois-Kahn, comme autant d'archétypes des parents d'aujourd'hui.
A noter aussi que les gamins sont au diapason, avec de petites gueules rigolotes évidemment, mais ni trop énervants ni artificiellement matures, comme c'est trop souvent le cas au cinéma.