A l'issue d'une décennie 2000 particulièrement fructueuse pour lui, Cédric Klapisch signe à nouveau un beau film, souvent drôle, juste et poignant. Pas un grand film, non, peut-être même un film un peu raté à certains égards, mais à titre personnel ce cinéma simple et généreux me parle et me touche.
Dans le genre souvent casse-gueule du film choral, le réalisateur parvient à rassembler un casting impressionnant, chargé d'incarner cet échantillon de la population parisienne dont on suit les mésaventures sentimentales ou existentielles.
Klapisch renoue avec son acteur fétiche Romain Duris, moins présent à l'écran mais toujours aussi convaincant, dans un registre complètement différent de son rôle habituel de Xavier.
Duris incarne un jeune danseur atteint d'un grave problème cardiaque, sur le point de subir une transplantation dont il risque de ne pas réchapper, posant soudain un regard grave et mélancolique sur sa propre vie, et sur les petits problèmes de ses contemporains - qu'il observe par la fenêtre de sa chambre de malade.
Pas d'inquiétude, ce pitch mélodramatique n'entraîne pas le film vers le pathos. On sourit beaucoup, et on s'incline devant le talent de Klapisch pour esquisser des héros particulièrement humains et crédibles, et saisir ainsi l'essence de son époque et de sa génération.
Les personnages "secondaires" sont joliment écrits et interprétés (Juliette Binoche, Albert Dupontel, François Cluzet, Karin Viard...), mais peut-être trop nombreux, dans le sens où certaines sous-intrigues apparaissent un peu survolées, alors qu'on aimerait approfondir le sort de certains.
Klapisch s'est sans doute montré trop ambitieux, car dans le même temps, le destin de l'immigré clandestin ou encore l'irruption de la bande de modeuses sur le marché de Rungis n'apportent pas grand chose au récit.
Qu'importe, "Paris" reste un film agréable et attachant, agrémenté d'une très jolie fin ouverte (la seule possible je pense), un bel exemple de cinéma français "du milieu", populaire sans être idiot.