Le film évoque la libération de Paris, par sa population, par les FFI, "avec le concours des Alliés".
René Clément a bénéficié de gros moyens pour tourner ce film de guerre, moyens militaires et logistiques qui lui ont permis de tourner dans un Paris désert, dans un Paris de l'Occupation finissante plus vrai que nature. Cette facilité accordée à Clément par les autorités de l'époque, et l'esprit de concorde, patriotique, qui concourent à cette reconstitution historique font de "Paris brûle-t-il?" le film officiel de la Libération...
Car, si le film de Clément n'est pas celui du Paris occupé, s'il s'en tient à être le récit "technique" et chronologique des différents théatres d'opération de la libération de la capitale, on est toutefois gêné de voir avec quelle reconnaissance est traitée la police française lorsqu'elle rejoint l'insurrection, à quel point le récit occulte la vie et les difficultés des parisiens, et on est très surpris de trouver en Jean-Louis Trintignant -dans un passage éclair- le seul interprète, de tout le film, d'un collabo. Vingt ans après les évènements, il est clair que le film n'a pas d'autres intentions que de célébrer la victoire de TOUS les Français.
Au demeurant, le film est spectaculaire et sobre à la fois, relativement à son souci de réalisme militaire. Traversé par quantité de vedettes, composant des figures anonymes ou devenues célèbres et donnant à l'action, par leur seule présence, même fugitive, un supplément de grandeur, de charisme, le film s'appuie sur une mise en scène aussi efficace dans les combats de rues que dans l'intrigue historique. Il reproduit parfaitement, en dépit des drames individuels de la Libération, l'espoir et la liesse populaires.
Un bon film donc, mais qui nous laisse sur notre faim parce qu'il n'intègre pas le film du Paris occupé, admettant plus facilement le courage des patriotes que les compromissions de la collaboration française. On l'a compris, c'est une autre Histoire.