A voté pour Alain Cavalier (et Vincent Lindon comme premier ministre) !

Alain Cavalier et Vincent Lindon jouent dans le film leurs propres rôles quand soudain, ils décident que l'un soit le président de la république et l'autre son premier ministre, et ils vont se prendre au jeu.

Tout comme les derniers films de Cavalier, ce dernier tourne dans un style très personnel, dit "filmeur", mais cette fois, il apparait souvent à l'image, dans des scènes où il passe la caméra à Vincent Lindon qui apparait ici comme intimidé et touché à l'idée jouer au président et au ministre comme on jouait aux cow-boys durant notre enfance.

C'est d'ailleurs un film qui touche presque à l'intime, car on voit les vrais appartements des deux protagonistes (plutôt modestes), évoquer leurs soucis du quotidien (comme l'ascenseur pour Lindon), et parfois, ils parlent réellement, sans jouer de personnages ou, et c'est encore plus fou, l'un joue le rôle, et l'autre est dans la réalité, c'est dire le vertige que procure ce film étonnant.

C'est un film qui peut laisser sur le carreau (et dont au fond, je ne vois pas ce qu'il a pu faire à Cannes en 2011, vu la modestie du projet), mais quand on aime Vincent Lindon, ce qui est mon cas, on apprécie de voir au naturel, et, pour la première fois, "exhiber" ses fameux tics qu'il n'a jamais quand il devient le premier ministre.
Si le sujet se veut au fond assez léger, il pose par contre des questions très pertinentes sur la politique, dont le retrait de la légion d'honneur à ceux qui fuient la France en emportant leur fortune, ou à échelonner les salaires sur un barème de 1 à 15.

J'avoue que certaines digressions m'ont échappé, comme le passage chez le boulanger, mais quand Lindon et Cavalier discutent ensemble, on a quand même l'impression de vivre du cinéma sous sa forme la plus pure, car ils ne donnent jamais l'impression d'être filmés.
En 2011, il faut être sacrément gonflé pour produire des films de cette trempe, mais grâce au probable appui de Vincent Lindon, il faut remercier Alain Cavalier d'aller à contre-courant et de proposer au fond un film politique sur l'amitié, ou un film sur l'amitié en politique.
Boubakar
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films avec Vincent Lindon

Créée

le 28 mai 2012

Critique lue 385 fois

3 j'aime

Boubakar

Écrit par

Critique lue 385 fois

3

D'autres avis sur Pater

Pater
Marius
7

Réal politique

A l'heure où certains tentent de nous faire rêver en nous proposant un "président normal", un Cavalier surgit de la nuit au galop. Un homme normal, qui joue au président. Et choisit Vincent Lindon...

le 9 nov. 2011

18 j'aime

1

Pater
Andy-Capet
7

Pouce !

"Pouce !" Vous vous souvenez de cette interjection, non ? Vous étiez tout petit dans la cour de récréation ? Vous jouiez un rôle et vous sortiez quand vous le vouliez de votre rôle pour réclamer une...

le 30 sept. 2013

13 j'aime

12

Pater
potaille
2

De la vanité au cinéma

Le réalisateur Alain Cavalier et son acolyte Vincent Lindon s'amusent à jouer les politiciens. Et pas n'importe lesquels puisque le premier prend le rôle du président de la République tandis que le...

le 24 janv. 2012

13 j'aime

Du même critique

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

44 j'aime

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9