A l'heure où certains tentent de nous faire rêver en nous proposant un "président normal", un Cavalier surgit de la nuit au galop. Un homme normal, qui joue au président. Et choisit Vincent Lindon pour être son Premier ministre. Un type presque comme nous (presque, parce que vu la taille du dressing, on sent bien qu'un truc cloche) qui se sent capable d'incarner le rôle de super fusible s'il est suffisamment bien entouré.

Mais, quitte à réenchanter la gauche, le Cavalier en question y va franchement: salaire maximum, peine maximum dès le plus petit abus de bien social de rien du tout, déchéance des droits sociaux pour les exilés fiscaux.

Film politique et making-off de film engagé, "Pater" est drôle (le tire-bouchon à la De Gaulle, le goitre du président). Déstabilisant, dans la mesure où on ne sait jamais ce qui est improvisé, volé par Cavalier, et ce qui est écrit. Lindon peut débarquer tout bougon, raconter ses problèmes d'ascenceur avant d'enchaîner avec l'écriture d'un discours politique, et choper une caméra pour filmer son dîner avec le président/réalisateur.

Tout est aussi faux que deux gamins qui jouent au cow-boy et aux Indiens. Pourtant la frontière avec le réél est réduit à peau de chagrin. La cuisine politique se joue devant les fourneaux de Lindon, l'Elysée c'est la maison de Cavalier et quand le Premier ministre fait la tournée des boulangeries et autres bar-tabac, on voit bien que le vieux lourd qui demande une baisse d'impôt est fin saoul et ne joue pas la comédie. Du cinéma de proximité, en somme.
Marius
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le 9 nov. 2011

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