Christophe Colomb était un gros loser.
Non seulement, il naviguait sans GPS mais, en plus, ce ne fut pas le premier à découvrir l'Amérique.
Bien avant lui, les Vikings avaient foulés le sol du Nouveau Monde et la rencontre entre les bourrins scandinaves et les futurs Indiens (kilékon ce Christophe) n'a pas du être des plus pacifiques... Enfin, on suppose, vu qu'ils n'y sont jamais retournés.
Heureusement Marcus Nispel débarque avec son Pathfinder pour nous raconter tout ça.
Merci Marcus.
Le film nous raconte donc l'histoire du jeune Ghost (Karl Urban) ayant grandi auprès des Indiens après que ses pairs, les Vikings, se soient fait botter le cul par nos amis à plumes. Mais le barbare est revanchard et une paire de drakkars ne va pas tarder à revenir pour couper quelques têtes (et si y a moyen de faire un génocide, hein... ils vont pas se gêner)
Ghost va donc devoir défendre son peuple d'adoption contre cette menace à barbes... alors que le sang Viking coule dans ses veines.
Avant de sortir sur notre bon vieux continent, Pathfinder en aura chié des ronds de chapeau. Tournage bordélique, acteurs qui se blessent, météo calamiteuse, projo-test lamentable, report, nouveau montage, gros gadin au Box-Office US et finalement le film sort sur 10 écrans en France. Ca commence mal ? Vous dites ça parce que vous n'avez pas encore vu le film...
Si certains (au hasard, moi) s'attendaient à voir le Conan du nouveau millénaire ou à prendre leur pied devant un 13eme Guerrier bis, ils risquent de tomber de haut.
On se doutait, au vu de son remake de Texas Chainsaw Massacre, que Nispel n'était pas un génie de la caméra mais il arrivait quand même à surnager au dessus de ses compatriotes issus de la génération MTV. Hélas, si TCM restait acceptable (mais très con) Pathfinder, lui, est tout simplement raté !
Pour commencer, le cast est transparent. Que ce soit Karl Urban, qui semble avoir pris des cours de comédie avec Saumon Agile; Clancy Brown, dont le jeu d'acteur est absent vu le nombre de postiches qu'il se paye sur la tronche ou Ralf Moeller qui est là pour faire de la figuration, il n'y a pas grand chose à sauver.
Ensuite la réa... Si vous trouvez que Michael Bay ne sait pas tenir sa caméra, attendez de voir le travail, de merde, qu'a effectué Nispel. Il est tout simplement impossible de suivre la moindre scène d'action !!! (un comble pour ce genre de film)
On assiste impuissant à un ballet frénétique où seul Nispel semble s'éclater. Le spectateur, lui, aimerait juste comprendre ce qui se passe à l'écran.
Mais le montage est aussi bancal que le reste, si ce n'est plus. C'est simple, on a l'impression qu'il n'y a aucune continuité et que les persos se baladent dans l'espace sans qu'on arrive à savoir s'ils ont fait un mètre ou cinq cents ! C'est un tel foutoir que l'on passe d'un plan à l'autre sans s'y retrouver.
Et que dire de ces clins d'œil/pompages qui reprennent des scènes entières de Willow, King Arthur, Rambo et j'en passe, sans rien apporter de nouveau ??
La seule chose que l'on pourrait sauver de ce naufrage, ce sont ces quelques plans d'une beauté à couper le souffle. Ils sont peu nombreux mais lorsque Nispel prend ses calmants, il arrive à faire vivre de véritables tableaux dignes de Frank Frazetta ! Et on se met à rêver... Jusqu'à ce que les calmants ne fassent plus effet et que Nispel balance un gros filtre bleu sur chacun de ses plans, histoire d'enlaidir le truc...
Ca aurait pu être grandiose, c'est juste naze.
