Les zombies ont visiblement toujours la cote, et certains s’engouffrent dans la brèche en essayant de renouveler le genre. C’est le cas de Stefan Ruzowitzky qui s’éloigne des archétypes de Romero tout en s’en inspirant. Malheureusement, sa tentative se solde par un échec scénaristique et artistique.
Tout d’abord, son film souffre d’un récit maladroit, mal structuré et plein d’incohérences. Empruntant au Jour des morts-vivants dont il reprend le huis-clos médical, il intègre un trio amoureux à une classique histoire de sauvetage de la race humaine. Mais cela tourne court en raison de personnages mal construits, aux caractères épaissis de manière artificielle. Même Natalie Dormer se délite peu à peu jusqu’à un final d’une rare bêtise. Quant à Matt Smith, transparent, il est si peu crédible qu’on se demande ce qu’il vient faire là. Ne parlons pas de sa voix-off à la fin qui frise le ridicule, comme le doublage, d’ailleurs.
Sinon, quelques idées surnagent. Je ne vais pas les renier, elles sont présentes dans mon propre univers des Errants. Certains infectés le sont moins que d’autres, et ils possèdent même un chef qui les dirige. Mais cela arrive comme un cheveu sur la soupe et ce personnage est si mal utilisé qu’il en devient risible. De la même manière, l’épouse du personnage principal hésite entre se laisser aller et se battre jusqu’à son sacrifice totalement stupide et mal intégré à l’intrigue.
A part ça, rien à en tirer. Les militaires sont présentés comme des abrutis ou des lâches, il en va de même pour les chercheurs. Quant aux civils, ils se laissent bouffer en hurlant et en courant en tous sens comme dans un slasher movie. Même les infectés sont en complète opposition avec l’idée d’individualité évoquée lors d’un long interrogatoire mal ficelé. Autant dire que l’ensemble est mauvais, sans âme, que le réalisateur ne va pas jusqu’au bout de ses idées, et on se demande bien ce que Natalie Dormer est venue faire dans cette galère.