Bien moins connu que son illustre petit frère Ghost in the Shell, Patlabor 2 devrait être visionné par tout les fans de GITS tant il a de qualités...
Alors que le premier film introduisait l’univers de Patlabor (ces robots géants pilotés par des humains servant à la manutention, la construction, l’armée, etc…) Mamoru Oshii réussit l’exploit de réaliser un film de robot géant SANS robots géants (ou presque).
Je trouvais le premier film un peu faible de ce côté-là. En effet j’avais du mal à apporter du crédit à cette histoire qui mettait en scène des Patlabors
(alors que dans ce film ils n’interviennent qu’une dizaine de minutes vers la toute fin)
; de même, l’accent mis sur les personnages Noa Izumi et Asuma Shinohara (les jeunots de la bande) a joué en défaveur du scénario. Le dernier point négatif du premier film étant le manque d’ambition et l’incapacité à nous faire ressentir la tension de l’histoire. Mais ce premier film avait néanmoins une grande utilité puisqu’il introduisait l’univers Patlabor, permettant ainsi à son ainé de ne pas prendre de gants avec le spectateur.
Patlabor the movie 2 a tout pour lui : le chara-design s’est affiné, donnant un aperçu de ce que l’on verra 2 ans plus tard dans GITS, Kenji Kawai - à la compo - y est plus inspiré (des thèmes comme Ixlt donnent le ton de ce qu’on entendra dans GITS) et le scénario y est plus serious business que dans le premier opus sans être aussi obscur que dans GITS. Voyons ça plus en détail.
Ici Oshii s’en donne à cœur joie avec ses thèmes de prédilections : manipulation des masses et des médias, groupes de pression pro-militaristes, ingérence des USA, etc... De même, d’avoir mis en avant les gradés Goto et Nagumo (archétype de la femme forte) apporte de la gravité au scénario, gravité qui faisait si cruellement défaut au premier volet.
Sur le plan esthétique ce film est somptueux, les nombreux plans fixes, voire contemplatifs semblent casser le rythme, seulement, si comme moi, vous êtes un fan-boy de GITS, ce rythme lent ne devrait pas vous déranger outre mesure. Et j’imagine que c’est grâce à cette économie de moyens que le film est si riche en scène de combats superbes (mention spéciales aux scènes avec les hélicos qui sont à se pâmer).
Personnellement j’ai adoré ce film auquel je ne peux pas reprocher grand-chose. Et c’est maintenant, avec mon bagage de plus de 10 ans dans l’animation japonaise que j’aime découvrir ce type de films, réalisés à l’ancienne avec une débauche de moyens et un soin excessif apporté à l’animation et aux détails. Pour tout votre travail et celui de votre équipe, monsieur Oshii, merci.