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Une révolution nous était promise, ne voilà qu'une pâle réaction.


Et sans doute ce métrage n'est il qu'un écho et un symptôme de la voie funeste dans laquelle s'engagent actuellement pléthores de réalisations hollywoodiennes, une décrépitude que nous pourrions résumer à l'injonction du subversif mais pas trop déraisonnablement non plus; le film ne doit plus être mu par une volonté artistique quelconque, il faut que ça ait de la "gueule"; d'Oppenheimer au film d'animation Spider-Man en passant par Dune, nous semblons assister à la résurrection d'une sorte d'art pompier, dans son acceptation la plus péjorative, à l'exception près qu'ici le pompeux et le rébarbatif se voilent d'un masque tordu, insolite voire monstrueux. Mais ces métrages se targuant de subversion ne s'ancrent ainsi implacablement que davantage dans la règle.


L'apparence, l'image, uniquement dans son caractère technique, semblent être favorisés; le pouvoir narratif fort de l'image propre à transmettre l'émotion n'est que soumis aux rigorismes les plus académiques.


Cette décadence est ici incarnée par une histoire d'émancipation féminine des plus convenues qui aura cependant le mérite de porter une sorte de monstruosité affectueuse assez rafraichissante et pertinente, si tant est qu'elle eut été assumée et exploitée tout entier.


À côté de quelques plans dont le travail de la couleur donnent l'impression d'une plasticité des plus saisissantes qui, appuyée par un travelling en contre-plongée, vient par exemple renforcer la tragédie d'un suicide, c'est le vide, c'est deux heures languissantes d'un enfant qui fait l'intéressant, innovant sans cesse en matière de mauvais goût.


Quelques fois, des plans filmés au grand-angle écrasant et trompant les perspectives dont les possibilités de mise en scène sont inexploités, d'autres fois des traitements d'image tenant plus du filtre utilisé par la jeunesse boutonneuse pour mettre en scène sa maladroite mélancolie adolescente (les cartons entre les parties, plus que dispensables, sont d'un ridicule dans leur noir et blanc convenu) et puis il y a ces modèles 3D qui comme le reste ont le mérite d'être à l'écran.


L'œuvre aurait probablement pu être art si elle avait réellement été capable d'embrasser sa singularité, d'en faire une bizarrerie folle, convaincue en son cœur de son caractère qui n'est ici qu'exploitée très superficiellement.


C'est en somme un film adolescent, poseur qui tient de la vitrine ou de la curiosité plus que du Van Gogh.


4/10 pour la charité


Big-Brother
4
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le 25 janv. 2024

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Big-Brother

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