Un décor fantasmagorique et surréaliste à la Dali, comme un conte gothique mêlé d’excentrisme et de rétro futurisme pour un pamphlet philosophique et féministe. (Frankenstein…Voltaire…) C’est à la fois drôle, burlesque, avec un humour corrosif, parfois absurde ( au plan visuel, sonore et mise en scène) et une réflexion politique dans l’air du temps sur le patriarcat, la violence, la misogynie et la toxicité de certains hommes, l’ordre établi par des carcans sociaux. L’émancipation féminine de Bella se poursuit à travers une odyssée, un voyage initiatique et intime (découverte du monde, de son plaisir intime et de l’âme humaine ! ) Une femme libérée qui prend son destin en main et se heurtant aux atrocités du monde, au cynisme et qui va lutter pour l'égalité. Au final loin d’être un objet monstrueux, elle nous révèle où se cache la vraie monstruosité parmi les êtres qu’elle rencontre. Emma Stone est remarquable. De la régression à la rébellion, l’émancipation de l’enfant sauvage est existentielle. À cœur et corps perdus, l’odyssée est féministe.