lanthimos a l'air de faire des films qui m'horripilent, des trucs hyper poseurs et chiants qui plairont à vingtenaires encore travaillés par les hormones de leur adolescence et que de lurides racolages érotiques (sens littéraire) parviennent facilement à soudoyer, comme Méphistophélès à Faust. Cela dit ce film reste bon malgré tous les efforts mis en place pour le rendre nul (notamment emma stone insupportable, qui fait tout pour avoir son oscar de blairelle).
Lanthimos joue un peu trop le bdg à la demande de ses créanciers (un budget de 30 millions ne s'obtient pas sans concession sur sa perversité), et il fait donc semblant de faire un film acquis à la côse des fammes, qui suit son personnage constamment, n'osant pas le torturer, lui donner la défaite. Car si le scénario très bon (qui est la force du film) est inquiétant par sa ressemblance quasi parfaite et prévisible au pain quotidien de fammes par millier (ne s'applique mal/heureusement pas aux femmes moches), le film prétend à la réalisation de l'émancipation comme facile, donnée, et heureuse, un peu comme belladonna of sadness. On sait bien que la réalité est bien plus belle, parce qu'elle martyrise même les plus fortes, les réduit à des riens alcooliques enfermées dans leurs chambres pour le reste de leurs vieilles années, comme une certaine L-B du cinéma ou une autre A-G de la musique.
La guerre n'est jamais gagnée et jamais les zômmes ne laisseraient une famme se soustraire à leur droits de propriété.. En cela le film Loulou (1929) est bien plus plaisant et réaliste puisqu'il détruit tout sans pitié, en cela je suis à peu près sûr que les midinettes détesteraient ce film au plus haut point.
Ici il est évident que ce genre de caressage dans le sens de la peau ça va plaire aux cocottes qui ne peuvent pas souffrir qu'on puisse se moquer d'elles où même torturer leurs avatars, ce qui est dommage. Plaire aux gens c'est un manque d'élégance envers soi-même.
Quand à la forme du film ici elle arrive presque à être supportable, parce que le n'importe quoi de l'image est pour une fois un vrai n'importe quoi aléatoire, et pas seulement des effets de caméra "pour faire bizarre". Toujours est il que les gens qui se prétendent bizarre ne le sont jamais, et on est toujours un peu ennuyé par la banalité de certaines stylisations du montage, très scolaires, tout sauf dissonantes, malgré l'utilisation de la dissonance dans la bande son qui ne l'est pas au montage, c'est assez convenu et tout ça sent l'école de cinéma.
Après, il faut admettre que ce film est bon, et qu'une certaine force d'on ne sait quoi arrive a soutenir rocailleusement la dentelle du film contre toutes les tentatives de le rendre nul, entre les performances casse pieds de Stone et Dafoe, les glissando très agaçants, et le fait qu'il ne se passe pas grand chose de très émotionnant.
Rufallo est plutôt marrant avec ses pitreries par contre.