Drame science-fictif marqué par la mélancolie, toujours tourné vers les airs. Là-haut, la trace d'un espoir ou un deuil à faire auquel on ne peut se résoudre. Quand un jour, des nouvelles de l'espace : des extraterrestres que nous ne verrons jamais prennent contact avec Elsa pour lui offrir de retrouver ce frère disparu trois ans plus tôt et dont l'absence la meurtrit chaque jour davantage. La proposition est séduisante mais a un prix, le genre de prix qui coûte des vies.
Réalisateur en 2019 du réussi J'ai perdu mon corps, Clapin vient donc de l'animation et propose de nombreuses insertions animées pour illustrer les différents échanges entre Elsa et son frère perdu. Moyen classique mais efficace de maintenir le trouble entre rêverie et réalité. Rêverie dans laquelle le film semble si souvent se plaire à s'installer. De manière plus générale, l'ambiance est plutôt calme, parfois presque vaporeuse, plus aérienne qu'angoissante et bénéficie d'un accompagnement sonore enveloppant. Et, même si à trop chercher à prendre un chemin censé rejoindre un autre chemin, Clapin s'égare par moments dans un scénario un peu diffus, son dialogue avec le ciel ne manque pas de dégager une poésie un peu chagrine et rêveuse confortant tout le récit dans une certaine douceur malgré l'introduction de quelques scènes plus dures ou agressives. Dans le fond, c'est en effet bien d'apaisement qu'il s'agit ici, d'acceptation de la disparition. À sa façon, c'est une évocation de l'au-delà ou de l'après-vie que Clapin nous propose sans trop nous brusquer. Les extraterrestres ont simplement remplacé les esprits pour amener Elsa à réaliser que, même la tête dans les étoiles, c'est bien sur Terre que sa route s'écrit.
Pendant ce temps sur Terre est une aventure singulière, souvent imparfaite, souvent séduisante. C'est la petite voix d'un monde qui nous regarde d'en haut, qui parlera peut-être aux songes d'ici-bas.