Pour ce soixante-troisième film de la saga James Bond (le 16eme, me dit-on), l'agent secret se lance à la poursuite d'un trafiquant de drogue, sans jamais d'ailleurs qu'on aille en Angleterre. L'essentiel de l'action se passe en Floride, et ans un pays imaginaire, la République d'Isthmus.
La réussite de ce film est que les producteurs et scénaristes ont misé sur un Bond plus violent, plus dur, qui n'hésite pas à tuer de manière froide, voire sadique, à l'image d'un Sean Connery, éclipsant le côté presque auto-parodique de Roger Moore. Ce qui a valu au film bien des soucis, car la violence était alors inédite pour un Bond ; le grand public était-il prêt à voir l'agent secret tuer autant de gens, de voir autant de sang, bien qu'il soit contemporain de Die Hard et L'arme fatale ?
Toujours est-il qu'après des débuts un peu timides dans Tuer n'est pas jouer, Timothy Dalton donne la pleine mesure du personnage en en faisant quelqu'un de dur, qui d'ailleurs tombe vraiment amoureux d'une seule femme, et qui est prêt à tout, quitte à rendre son insigne.
Il y a la surprise de voir Robert Davi dans le rôle du grand méchant, lui qui l'a joué dans 147 films (dixit Imdb), et son homme de main qui n'est autre qu'un certain Benicio del Toro qui pour sa deuxième apparition à l'écran, en fait un sbire pourri jusqu'à la moelle.
Même John Glen semble lui aussi s'énerver dans la mise en scène, avec la très bonne musique composée cette fois par Michael Kamen.
Le film a été un succès à sa sortie, mais sa violence a quelque peu déstabilisé le public. Ceci ainsi que des problèmes de droits vont faire que l'agent secret ne reviendra que six ans plus tard sous un autre visage.