Une gamine qui virevolte dans un jardin, déguisée en papillon, c'est l'image que je retiendrai de ce documentaire. Des images, il y en a beaucoup qui frappent : c'est ce terrible plan sur une enfant qui tente désespérément de cacher sa tristesse, c'est cette triste démarcation avec les "vraies" filles de la danse, c'est ces enfants qui courent sur la plage. Le sujet de la transidentité est abordé avec une douceur et une finesse d'une rare justesse : la tristesse de ces personnages, de ces personnes (puisque nous sommes en documentaire) est palpable. La caméra réussit l'exploit de rester en retrait tout en posant des images fortes, voire en composant son cadre sans que cela fasse forcé. Qu'importe le manque de diversité de points de vue (dû au statut de docu du film, on ne peut pas aller filmer dans l'école), il aura au moins eu le mérite de faire réfléchir sur des questions parfois verrouillées, dans un sens comme dans l'autre.