"Phantom of the Paradise" est fascinant. L'histoire en elle-même est très simple : un pauvre type à la dégaine de John Lennon se fait baiser par tous les moyens possibles par un célèbre producteur de disques, ce qui lui provoque un accident physique irréversible le condamnant à porter un masque de corbeau. Le producteur, ironiquement appelé Swan, y voit un potentiel de manipulation diabolique... On est loin d'une intrigue à priori folichonne. Mais c'est tout ce qu'il y a autour qui rend ce film exceptionnel : les personnages caricaturaux à l'extrême, entre un Winslow d'une naïveté incroyable et un Swan à la cruauté totalement absurde qui ferait presque rire ; la mise en scène, bourrée d'énergie et de trouvailles, pimentée par un montage perfectionniste ; la musique bien entendu, bien qu'ici on ne peut dire qu'elle soit glorifiée pour ce qu'elle est ; cet espèce de mix entre diverses légendes et histoires qui rend ce tout détonnant, où le fantôme de l'Opéra se retrouve paumé en plein esprit des Seventies ; ce souffle frais qui fais qu'on ne s'ennuie jamais, même lorsque la séquence devient prévisible, même lorsque le contexte de la séquence est particulièrement horrible dans son fond... Et finalement, le film passe à vitesse grand V.
Quoi que vous ayez prévu ce soir, procurez-vous "Phantom of the Paradise", regardez-le avec un être cher, et éclatez-vous dans un délire irrésistible !