Ah ça ! Il n’y a pas à dire : Stephen Frears reste Stephen Frears ! Il y en a beaucoup des auteurs de renom qui, avec le temps, finissent par se laisser aller à des projets consensuels sans véritable personnalité. Eh bien pour Stephen Frears, ce n’est pas le cas, et ce "Philomena" me le confirme encore... Alors certes, ce film ne fait pas partie de ceux qui m’ont scotché par leur capacité à exploser les codes, mais justement... Je trouve remarquable cette capacité qu’à l’ami Stephen de savoir mener aussi efficacement une histoire sans pour autant rien révolutionner. C’est juste de la maîtrise. Le bonhomme sait à chaque fois mettre en avant suffisamment d’éléments de ses personnages et de son intrigue pour faire en sorte que chaque minute de son spectacle soit riche et donc attrayant. Bon, après, c’est vrai que pour l’occasion – comme à chaque fois finalement – l’ami Frears peut se reposer sur des acteurs admirables (Non mais Judy Dench ! Qu’est-ce qu’elle envoie !) ce qui l’aide forcément dans sa tache subtile. Mais bon voilà, ce talent pourrait être sous-utilisé, or il ne l’est pas. Comme chaque effet est brillamment maîtrisé, jamais "Philomena" ne plonge dans l’émotion grossière ou facile. Pour moi, l’équilibre était parfait : suffisamment simple pour être touchant, suffisamment sophistiqué pour susciter un sentiment durable et subtil. Alors certes, c’est un film tout ce qu’il y a de plus classique, mais du classique très bien fait et très bien mené. Ce n’est pas si fréquent que ça, donc autant en profiter...