"Pink Flamingos was an antihippie movie made for hippies who would be punks in two years."
Pour son premier film couleur, John Waters se lance dans un film à gros budget (12000 $) en quémandant la semaine pour tourner le week-end. Une méthode efficace et approuvée par bon nombre de jeunes réalisateurs plein d'avenir. Le résultat n'attend pas : plus de 12 millions de dollars ont été glanés à travers le monde grâce à la magie de la location.
Si tout le monde l'a vu sauf toi, on y suit les parcours croisés de 2 familles se disputant le titre de la personne la plus dégueulasse. D'un côté Divine, sa mère en couche culotte et son fils enculeur de poules, de l'autre les Marble, kidnappeurs de jeunes femmes dont ils vendent ensuite les bébés au plus offrant. C'est bordélique, moche, joué avec deux pieds gauches, bourrés d'idées implacablement dégueulasses et on en redemande.
C'est d'ailleurs pour ça qu'on va aller mater Female Trouble si on se dépêche et qu'on loupe pas le métro de 1974.
A savoir que John Waters avait prévu une suite appelée Flamingos Forever. L'histoire prenait place 15 ans plus tard avec Divine et sa famille (plus un petit-fils travesti de 8 ans) de retour à Baltimore. Sur leur route, des parents du couple Marble (le mari s'occupe d'un cimetière) vont leur donner du fil à retordre. Troma lui avait proposé 600 000$ pour tourner le film mais la mort de Divine et Edith Massey, indissociables du projet, l'en ont dissuadé. Le script original et intégral est dispo dans un bouquin appelé Trash Trio avec ceux de Pink Flamingos et Desperate Living.
Anecdote sympa, Elizabeth Coffey, le transexuel dont on voit le zigouigoui dans le film, se l'est fait ôter peu de temps après le tournage et avait donc fini sa transformation lorsqu'il/elle joue la copine de cellule de Divine/Dawn Davenport dans Female Trouble.
Etat des lieux : zoophilie, cannibalisme, exhibitionnisme, ventriloquanus, scatophagie, meurtre, viol, fétichismes en tout genre, fellation incestueuse.