Un Robert Zemeckis indétectable derrière la caméra, un Pinocchio sans aucun charisme ni émotion, un Tom Hanks fatigué qui surjoue pour compenser, et un copier-coller sans âme (pas très loin du plan par plan du dernier Roi Lion, soit la création au point zéro) sauf une fin qui change inutilement : vous avez le nouveau Pinocchio. Les quelques (rares) différences du film avec le dessin animé sont une ou deux chansons totalement dispensables, avec encore Luke Evans en méchant (on pense qu'il aura une carte abonnée de Disney, à force), un design de Monstro qui n'a plus rien d'une baleine (mais sait-on vraiment pourquoi ? Non, comme beaucoup de changements gratuits pour justifier que quelque chose a été modifié depuis l'original...), l'animation du chat Figaro qui pique les yeux (que c'est laid...) tout comme la modélisation de l'Ile aux Plaisirs qui n'a pour unique règle que la démesure (et non le bon goût, visiblement), une vanne nulle sur Chris Pine en VO (il a payé combien pour ça ?), et une fin qui est complètement à côté de la plaque. A présent,
Pinocchio ne devient pas un petit garçon, mais reste un pantin de bois avec tous les inconvénients qui vont avec, puisque ce qui compte, c'est ce qu'il est dans sa tête...
On ne sait pas dire si on doit mettre cette nouvelle fin sur le compte de la maladresse, du "wokisme" (a priori non, puisque cela va à l'encontre de tous ceux qui voudraient justement changer leur apparence pour coller à leur identité, donc contre-"woke", non ?), ou d'une envie de briser les rêves des gosses en leur disant "contente-toi de ce que tu as" (pour la récompense magique et lumineuse qui était le bouquet final de l'original, on repassera). Ce Pinocchio qui essaie tout juste de ne pas être un copier-coller de l'original (sans faire trop d'efforts) est une déception visuelle (l'animation est laide et est loin de procurer les émotions des dessins) et dans son histoire qui se termine de façon très fade. Inutile de prier La Fée Bleue pour qu'elle nous fasse disparaître cette version, la qualité de l'original se chargera de le faire oublier très vite.