Pinocchio, chef-d’œuvre de Walt Disney, est un joyau d’animation classique où le dessin sublime sa parabole. Bien plus qu’un conte pour enfants, car outrepassé sa premiere grille de lecture, le film s’élève en une réflexion sur la quête d’identité et l’humanité elle-même.
Dans cette fable, la marionnette de bois incarne un être inachevé. Chaque épreuve traversée par Pinocchio devient un jalon initiatique, une lente métamorphose où le bois se transforme en chair et où l’innocence s’affronte à la maturité.
Jiminy Cricket incarne une conscience en apprentissage, à l’image de Pinocchio lui-même. Il ne prêche pas l’infaillible, mais l’effort sincère de discerner le bien dans un monde empli de mirages.
Sous ses airs enchanteurs, Pinocchio se fait aussi le miroir d’une société, celle des tentations faciles et des plaisirs éphémères. Le Pays des Jouets devient le tableau d’un monde où la responsabilité est sacrifiée sur l’autel du divertissement. L’image des enfants transformés en ânes, privés de leur voix et de leur dignité, résonne comme une allégorie d'une perte d'humanité.
Pourtant, au milieu de l’épreuve, Disney glisse des instants de grâce pure : l’amour inébranlable de Geppetto, la lumière salvatrice de la Fée Bleue, ou encore la quête de Pinocchio pour sauver son père.
Pinocchio s’impose comme une étoile intemporelle, suspendue au firmament du cinéma, une ode à l’humanité en devenir.