Peu de temps après Blanche-Neige et les Sept Nains, le studio aux grandes oreilles quittait le conte germanique au profit d’un italien, à savoir celui des Aventures de Pinocchio ; et que dire si ce n’est que cette version estampillée Disney est de loin la plus connue de toutes, tant ce long-métrage d’animation, bien souvent qualifié de chef d’œuvre du genre, n’a pas manqué de marquer avec brio bien des générations.
De mon avis, celui-ci est d’ailleurs d’autant plus percutant que le premier classique Disney, et ce au regard de plusieurs points : un personnage principal faisant presque office d’anti-héros, des éléments perturbateurs variés, effrayants (pour l’enfant) et cultes, alimentant en péripéties une intrigue un peu plus étoffée en la matière.
Naturellement, en bon classique Disney, Pinocchio n’échappe pas à la règle de la morale enfantine, ainsi qu’aux récurrences saugrenues, mais le charme opère avec une certaine aisance, car les faits sont là : l’univers qui nous est dépeint, aussi fou soit-il qu’une marionnette en bois vivante, est un formidable support à ladite morale, qui n’en est donc que plus efficace.
Les personnages douteux, bien que clichés sur les bords, officient donc avec réussite en ce sens, d’abord du fait de leur caractère inoubliable (la paire Grand Coquin / Gédéon, le premier se prêtant à des répliques aussi délirantes que malignes), ensuite de par leur fond à la limite du machiavélisme, faisant alors d’eux d’inoubliable grands méchants.
Il advient ainsi que Pinocchio arbore une partition des plus efficientes entre magie, humour et personnages attachants d’un côté, et de l’autre crapules sans foi ni loi, rebondissements quasi cauchemardesques (l’Île Enchantée, Monstro…) et l’antipathique Pinocchio !
Ajoutons à cela une animation encore aujourd’hui enchanteresse, ainsi que des chansons et thèmes musicaux mémorables, et l’on obtient un second chef d’œuvre des studios Disney, sans surprise.
Mention spéciale concernant les personnages de Jiminy Criquet et Figaro.