Parfois, nos rêves deviennent réalité...

1940, Walt Disney sort son second long métrage d'animation et celui qui est dit comme étant son "chef d'oeuvre ultime": Pinocchio, adapté du désormais plus que culte conte italien. Dans cette histoire, Geppetto, un modeste fabricant de jouets sans enfants souhaite plus que tout avoir un petit garçon. C'est alors que son vœu est exaucé par la Fée: le pantin de bois devient presque un petit garçon, pourtant cette part de rêve devenu réalité cache en réalité un film extrêmement sombre: et c'est ce qui fait la force du film.

Pinocchio comporte un florilège de personnages parfaits. La plus part étant des secondaires, ils ont tous une part plus ou moins importantes dans le film mais ont la capacité de tous marquer nos esprits. C'est une part importante aux animaux qui est réservé ici. Que ce soit pour Cléo et Figaro (les adorables poissons et chats de Geppetto), Jiminy Cricket, la baleine Monstro, les ânes ,le renard Grand Coquin et son compagnon le chat Gédéon. Un bestiaire très sympathique qui plaira aux plus jeunes. Certains sont plus marquants que d'autres comme Gédéon (rappelant Simplet des 7 nains pour son côté muet/casse cou: d'ailleurs des références à lui sont faites comme le hoquet) ou encore Figaro qui nous donne quelques scènes comiques avec Cléo pour ce film d'animation plutôt sombre. Mais s'il y a un personnage qui marque bien ce film, c'est bien entendu Jiminy Cricket qui deviendra d'ailleurs l'un des personnages les plus emblématiques du studio. Servant d’intermède entre le spectateur et le film, il a aussi un rôle d'ange gardien/professeur du jeune garçon plutôt bien développé. Ce type de personnage réapparaîtra dans les studios dès Dumbo avec la petite souris Timothée: moins marquant pour le coup. Les personnages de ce film rappelant pour certains comme Grand Coquin des personnages de la Commedia de'll Arte mais aussi quelques contes de l'époque; apporte tous de quoi instruire les plus jeunes et çà c'est très fort. Jiminy, la voie de la conscience, dicte ce qu'il faut faire ou pas, le Cocher/Grand Coquin et Stomboli représentent eux l'envie de découvrir et ainsi enseigne qu'il faut se méfier des apparences (notamment avec Stromboli et son côté de gros papi qui fait peur physiquement mais qui semble gentil de première vu), Pinocchio, enfant innocent (c'est ce pour quoi on aime tous ce personnage) qui pourtant ment ce qui produit l'allongement de son nez: c'est clairement l'une des "choses" les plus connus du cinéma.

Ce qui caractérise aussi ce film c'est ce côté très sombre comme je l'ai déjà précisé. Film d'animation présentant pas moins de 5 méchants, contenant très peu de séquences joyeuses (mis à part chez Geppetto où l'on est d'ailleurs émerveillé par la beauté des lieux) mais beaucoup sombre, Pinocchio est un film d'animation assez effrayant, non par l'image mais par l'histoire. Ne serait-ce d'ailleurs pas par la montée des régimes totalitaires et par l'ombre de WW2 qui guette (la réalisation a débuté en 1937) ? C'est possible, surtout quand on sait que de nombreuses personnes remarquent des références antisémite.

Dans ce long métrage d'animation, 2 côtés s'opposent: le bien d'une part (avec Pinocchio qui est l'innocence et Geppetto qui provoque une part d'émotion chez les plus jeunes) et le mal de l'autre (Monstro, l'effrayante baleine dans une scène particulièrement sombre dans la fin du film ou Stromboli qui très vite se révèle être un monstre (au sens figuré bien sur) et devient très violent une fois le spectacle fini). Mais si le film est si sombre c'est évidemment à cause de l’île Enchantée, un Eldorado particulièrement dangereux, dans lequel Pinocchio rencontrera Crapule (un enfant qui fume/boit/se bat), sera confronté au esclaves du cocher vêtu de noir; sera transformé en âne... le tout sous l’œil du très vite oublié pourtant extrêmement cruel Cocher, kidnappeur d'enfant qui règne sur l’île d'une main de fer.

Enfin, ce qui est sombre dans ce film c'est aussi, le fait que le mal remporte souvent sur le bien. En effet, les scènes de bonheur laisse très vite place à des scènes cruels: le début du spectacle de marionnette chez Stromboli, dans lequel Pinocchio est très vite "attaqué" par elles, ou encore l'île enchantée qui très vite révèle son véritable aspect. Que ce soit par la musique entraînante, les chansons excellentes (notamment "Sans aucun lien" ou encore "Quand on prie la bonne étoile" lauréate d'un oscar) qui commencent déjà à avoir une place importante à l'inverse des trop faibles chansons de Blanche Neige et les Sept Nains, les décors rappelant l'Allemagne et l'Italie, l'animation parfaite notamment de Pinocchio...tout fait de ce film d'animation un chef d'oeuvre animé.

Comment ne pas parler également de la Fée Bleu qui apporte un aspect magique et de bienveillance. Elle complète l'apprentissage de Jiminy et grâce à elle: parfois, nos rêves deviennent réalité... Comment ne pas aimer ce film d'animation, un véritable chef d'oeuvre ?

Loin d'être mon Disney préféré, Pinocchio à en revanche la capacité de marquer cependant mon esprit à chaque visionnage: l'ayant revu après plusieurs années, mes souvenirs restent les mêmes. Et plus on étudie ce film, plus on voit le travail réalisé par toute l'équipe. Le film d'animation le plus sombre des studios je pense, arrive cependant à créer une part d'émotion notamment avec le chat Figaro (l'un des personnages les plus mignon pour ma part) mais aussi à instruire les plus jeunes en nous apprenant qu'ils ne faut pas mentir. Oui, Pinocchio est un chef d'oeuvre, que j'aime de plus en plus et qui reste un des plus grand film d'animation qui mériterait une meilleure moyenne et qui méritait un meilleur succès à l'époque (d'ailleurs beaucoup disent que c'est à cause de WW2 mais aussi car le film est trop sombre, qu'il n'a pas plus été apprécié que sa à l'époque).

CinAdri au plaisir.

26/05/17.