Oui bien sûr, des allures de film féminin, mais d'une interrogation, au delà du charme premier des jeunes filles en fleurs, qui finit par troubler.
On pourrait se dire qu'il faut se mettre dans l'ambiance, le regarder un soir d'été un peu chaud, et pourtant, dès les premières minutes ça fonctionne : on ne cesse de s'interroger.
Pour beaucoup il s'agit du chef d’œuvre de Peter Weir. Même si je n'ai pas encore tout vu de ce réalisateur je ne saurais leur donner tort. Romantique par son imagerie, il dépasse de beaucoup ce cadre en laissant ouvertes les interprétations quant au "départ précipité" de ces jeunes filles en fleurs. Communion avec la nature telle que l'ont rêvée les grands poètes romantiques ou bien réveil de la sexualité ? L'ambiguïté est de mise, les alentours du roc ont bien des allures de jardin d'Eden, mais avec ce que cela comporte de danger. Il y a une image qui à mon sens est plus emblématique encore que celle choisie pour l'affiche, et qui est parfois mise en couverture de certaines éditions DVD : Miranda allongée, un lézard sur un rocher à côté. A la limite, en allant chercher assez loin, on pourrait même y voir une application du concept chrétien de Rapture, même si a priori il n'y a aucun indice précis allant en ce sens.
La ballade à Hanging Rock ne doit occuper qu'un tiers du film. Ensuite l'intrigue se déplace à l'école où la disparition va bien sûr avoir des répercussions. Le film ne perd rien à explorer l'univers étouffant du collège, ce qui serait pourtant assez conventionnel.
On pourrait sans doute en dire beaucoup plus mais l'essentiel est là : près de quarante ans après sa sortie, ce film n'a rien perdu de son charme trouble.