Pirates des Caraïbes : Jusqu'au bout du monde, c'est l'exemple parfait d'une suite qui fait une surenchère excessive dans tous les domaines (effets spéciaux, scénario, dialogues, musique, etc) pour déboucher sur un grand n'importe quoi total.
A la fin du précédent opus, la "mort" de Jack Sparrow et le retour de Barbossa (peut être mon personnage préféré de la saga dans le premier opus) laissait présager une suite intéressante. Kraken et Davy Jones déjà dans la place, il n'y avait besoin de beaucoup d’éléments en plus pour faire un film plaisant, distrayant.
Mais pour faire une suite qui marche, il faut que ce soit plus impressionnant que le film précédent. C'est du moins ce que doit penser Bruckheimer. Notre cher producteur de blockbusters insipides étant coutumier du fait.
Alors, qu'est ce qui ne fonctionne pas dans Jusqu'au bout du monde ? Malgré une introduction divertissante dans les contrées asiatiques en introduction, l'ensemble du film tourne progressivement au grand n'importe quoi. Toutes les idées scénaristiques foireuses s'enchaînent : l'univers parallèle où est "emprisonné Jack Sparrow", la déesse Calypso à libérer, le "repaire" des pirates, gigantesque amas de carcasses de bateau que personne ne peut trouver, couronner un "Roi des pirates"... Un Roi des pirates, vraiment ? Les pirates ne sont-ils pas des anarchistes par nature ? Sacré coup de canif dans la mythologie des flibustiers... Mais passons.
On peut à la limite adhérer à ce scénario grand guignolesque, pour peu qu'il soit correctement mis en scène. Et là, c'est à mon sens une catastrophe. Un seul exemple pour illustrer mon propos :
La scène de "lutte" finale entre l'armada de l'empire britannique et celle des pirates m'a juste fait halluciner au cinéma. Je ne savais s'il fallait rire ou pleurer. Le fantastique, c'est bien, les absurdités non. Deux flottes ne peuvent pas se faire face puis se foncer dessus comme deux charges de cavaleries. C'est juste ridicule comme scène. Enfin, il n'y a peut être que moi que ça choque, mais les batailles navales étaient jusqu'à cet opus crédibles, là, on tombe dans un délire qui de plus ne dégage rien à l'écran. Gore Verbinski semble complètement dépassé par le cahier des charges, ses caméras font n'importe quoi.
L'humour est également bien fade dans cet opus. Tous les personnages sont devenus des caricatures d'eux mêmes, leurs répliques tombent à plat, et Keith Richards ne sert à rien si ce n'est rameuter ses fans.
Globalement, l'esprit du premier opus a disparu, Jusqu'au bout du monde est un blockbuster classique et sans âme.
Tout n'est pas à jeter non plus, et je garde une affection globale pour la série qui a revigoré le genre des films de piraterie, d'où ma note. Mais franchement, cet opus me désole... Le 4ème opus saura-t-il relever le niveau ?