Gore Verbinski conclut sa trilogie, avec ce volet qui se veut particulièrement spectaculaire. Et pour cause, il s’agissait à sa sortie du film le plus cher de tous les temps ! Clairement, l’argent se voit à l’écran, à travers les nombreux costumes, décors, et navires, qui permettent de donner du corps à un blockbuster qui ne repose pas entièrement sur les CGIs. On ne va pas se mentir, il y a en a un énorme paquet quand même, mais ils sont plutôt jolis.
On retrouve ainsi l’énergie qui caractérise cette trilogie, menée par des personnages hauts en couleurs. Bill Nighy toujours inquiétant en Davy Jones, voit son personnage prendre de l’épaisseur. Ou Geoffrey Rush, de retour, qui se lâche en flibustier flamboyant. On a même le droit à un petit rôle de Cho-Yun Fat, de passage à Hollywood. Pour l’anecdote, son rôle sera coupé dans la version chinoise du film, la censure jugeant sa prestation offensante…
Pour les autres, Johnny Depp est toujours amusant, mais commence à sérieusement cabotiner en pirate rock’n’roll ahuri. Le tandem Keira Knightley / Orlando Bloom manque là encore sérieusement d’épaisseur, et aurait dû être relégué au second plan dans ce diptyque. Tandis que Tom Hollander ne gagne pas vraiment en menace, apparaissant une fois de plus comme un petit comptable méprisant que l’on a envie de baffer plutôt qu’un méchant machiavélique.
Question scénario, l’ensemble est alourdi par une série de combines qui deviennent lourdes à la longue. Les personnages passent leurs temps à s’entuber jusqu’à plus soif, sans grand intérêt narratif, et l’on en vient à se demander comment ils peuvent encore avoir vaguement confiance les uns dans les autres. C’en est presque fatiguant sur 2h50 (!), mais étonnement le récit demeure fluide… en tout cas plus fluide que son prédécesseur.
« At World’s End » n’est donc pas vraiment léger à digérer, mais demeure une conclusion spectaculaire à un trilogie qui a commercialement marqué les années 2000.