Malin...
Vu qu’en faisant un "Cars 3" on risquait d’user le chaland en balançant plus de voitures différentes qu’il n’y a aujourd’hui de Pokemons, Disney-Pixar a préféré passer aux avions.
Parce que oui, personne n’est dupe je pense : "Planes" est avant tout un magnifique prétexte pour inonder les magasins de jouets juste avant Noël et se remplir les poches ! C’est de bonne guerre dira-t-on...
A condition quand même d’assurer le film !
On pourrait penser que, qui dit "Planes" dit "Cars" et qui dit "Cars" dit Pixar, donc « film de qualité »... Eh bien que nenni. Pixar a laissé son partenaire Disney utiliser sa licence pour s’en mettre plein les fouilles à moindre frais et surtout à moindre effort.
Alors certes, c’est beau visuellement (j’ai envie de dire « encore heureux ! ») mais alors au niveau de l’intrigue, c’est juste du foutage de gueule. Vas-y que je te reprends "Cars" et que je te fais le décalque !
Flash McQueen devient un avion, mais au final tout reste pareil : il est un rookie qui veut gagner une Piston Cup du ciel et pour cela il va s’aider de quelques amis campagnards gentils mais un peu cons et surtout d’un ancien as déchu qui va le coacher. Seulement voilà, il y a un concurrent jaloux et sans scrupule qu’il va falloir se coltiner...
Non mais merde ! Je veux bien que les gosses n'ont pas de mémoire, qu'ils sont facilement influençables et – osons le dire – qu'ils sont aussi un peu cons, mais là ce n’est quand même vraiment pas les aider !
Surtout que – Disney oblige – on ne va pas se fouler à chercher une morale épanouissante en rapport avec notre monde contemporain comme Pixar savait si bien le faire il y a encore de cela quelques années.
Oh que non ! Là on revient à la bonne vieille recette de tonton Disney !
D’abord on va mettre des scènes de guerre, parce que la guerre c’est chouette ! Les gosses aiment ça et puis au moins ça en fait pas des tafioles !
Ensuite on va mettre des personnages féminins - mais attention - en cantonnant bien la place de la fille au rôle de simple trophée : faut pas déconner non plus ! Ne troublons pas les genres en cette période troublée : l’action est réservée aux mâles ! Les femelles ne doivent briller que par phallus interposés !
Et enfin – mon préféré – l’amour pour la patrie ! La fierté d’appartenir à nos fukin’ USA !
On te fout des bannières étoilées partout ; quand quatre américains participent à une course ils finissent sur les quatre premières places ; et surtout, on trouve quand même l’occasion de te montrer la puissance militaire américaine !
Alors OK sur un point : qu’on veuille vendre des jouets je veux bien, mais qu’on n’en oublie peut-être pas de faire des films.
Moi, quand j’étais gosse, les films qui servaient à vendre des jouets étaient à la base l’initiative de Mattel, Bandai ou Hasbro...
Aujourd’hui, ce sont les studios eux-mêmes qui sont à l'initiative de ces films-prétextes !
Moi je dis une chose : qu’on laisse les industriels du jouet penser à la vente de jouets et que les industriels du cinéma pense avant tout à vendre leur film plutôt que leur camelote de produits dérivés.
Alors je sais, un gosse c’est un peu con, mais si vous n’êtes pas un gosse, ou si vous avez un minimum d’exigence et d’espoir pour votre progéniture, vous savez quoi faire avec ce "Planes" de pacotille...