J'avoue y avoir été un peu à l'aveugle sur ce film. Le titre fait penser à la manière dont Mars est considéré comme une planète B, et donc à des problématiques écologiques ; et un film de genre français, qui plus est SF, m'intrigue toujours un peu, même si je suis au final toujours un peu déçu des propositions, quand bien même sont-elles parfois plutôt originales, bien que l'exécution puisse laisser à désirer.
Mais j'avoue que je ne m'attendais pas à voir un film si vide d'intérêt. Ici, il n'est pas question de parler écologie, quand bien même l'on parle de personnes "écoterroristes", non ici le sujet sera surtout cette fameuse prison virtuelle, avec ses techniques de tortures innovantes. Quelques références au média jeu vidéo seront le bienvenu... ou pas vraiment, car la virtualité de l'endroit est littéralement inexistante, à part une espèce de mur invisible, et un potentiel checkpoint sur une chaise (moui).
On pourrait penser à "Eat the Night", sorti aussi cette année, qui avait aussi tout un univers vidéoludique, mais qui était bien plus pertinent, que ce soit sur le visuel ou les idées. Assez drôle de se dire que c'est toujours le meilleur film de 2024, alors que ce "Planète B" semble bel et bien se situer à l'opposé de mon classement de l'année.
D'ailleurs, on retrouve Théo Cholbi, qui a joué dans les deux films, même si son rôle dans ce dernier n'est pas très développé. Dans le reste du casting, on retrouve aussi Eliane Umuhire, que j'avais découvert dans l'étonnant "Neptune Frost", qui partage peut-être certaines thématiques ici, avec ses décors un peu nuls, mais "Neptune Frost" avait le mérite d'être plus original dans sa démarche, et qui me paraissait largement plus pertinent dans son propos. Sinon globalement, je trouve que ça joue plutôt mal, on dirait même qu'India Hair en fait exprès de surjouer, ce qui paradoxalement fonctionne bien par rapport au ridicule du film.
Et je ne peux pas vraiment dire que le film est une coquille vide, car la coquille elle-même est dépourvue de toute qualité. Comme je le disais, la prison virtuelle n'a aucun intérêt visuellement, ni aucune idée un peu originale. Il y a bien la tour dans la prison virtuelle qui a vraiment un look assez incroyable, mais la blague, c'est qu'on ne la voit quasiment jamais du film, c'est un peu du gâchis. Et certains éléments de décor sont complètement clichés, comme ces écrans cathodiques, ou les rues sales en mode post-apo. Et je ne parle pas des facilités et grossièretés scénaristiques, comme cette fameuse puce bleue, qui une fois branchée, nous permet d'être invisible... et bien sûr, comme par hasard, à un moment, elle se débranche. Vraiment pas de bol.
Bref, c'est le dernier film que j'aie vu au cinéma en 2024, et je pense bien que c'est le pire. J'ai l'impression que le film n'a rien à dire, en tout cas rien de pertinent, que le titre est mensonger et trompeur, et qu'à aucun moment, on parle d'écologie. On parle bien de Total de manière explicite dans un journal télévisé il me semble, mais c'est un peu gratuit. Cependant, on parle probablement de démocratie, et de répression policière, mais j'avoue ne pas avoir compris l'approche, tout ça juste pour dire : "franchement, c'est pas très sympa de torturer les militants". Allez, il y a bien la musique, composée par Bertrand Bonello, mais elle me semble tellement mal intégrée, qu'on préféra l'écouter à part. En tout cas, c'était assez désagréable à regarder, et cela m'arrive assez rarement d'avoir envie que le film se termine le plus vite possible, alors que je n'étais rendu qu'au premier quart, comme si je savais que l'univers du film n'avait plus rien à offrir, et qu'il continuerait à être ridicule et impertinent jusqu'à la fin.
(Vu le 28 décembre 2024 au cinéma)